Maître Dieudonné Bonkoungou, l’un des avocats de l’ex-ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibril Bassolé, accusé d’être le cerveau du putsch manqué de 2015, a affirmé lundi à Ouagadougou que « quelque chose ne tourne pas rond » à l’écoute des enregistrements téléphoniques entre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro et son client, en allusion à des manipulations.
Me Bonkoungou estime que l’écoute téléphonique entre Soro et Bassolé a été manipulée
En septembre 2016, la justice avait demandé à l’expert allemand Hermann Künzel d’analyser des enregistrements téléphoniques présumés mettant en cause M. Bassolé et M. Soro dans la tentative de coup d’État.
« Quand vous prenez les écoutes supposées Soro-Bassolé, vous écoutez l’élément sonore, vous lisez les rapports d’expertise, vous verrez qu’il y a quelques chose qui ne tourne pas rond. A partir de la voix de quelqu’un on peut faire tout ce qu’on veut », a réagi Me Bonkoungou, face à la presse.
Il a rappelé que c’est en 2017 qu’une « loi a été votée pour modifier le code de procédure pénale et permettre les écoutes téléphoniques, (donc) ce qui a été fait avant n’est pas légal, si tant est que ça a été fait ».
Selon Maître Dieudonné Bonkoungou, le parquet n’a pas donné de réponse sur l’origine des écoutes téléphoniques, ne les a pas « authentifiées » et n’a « ajouté aucun fait » pouvant incriminer son client.
A la barre, le général Djibril Bassolé a refusé de commenter les écoutes téléphoniques sur lesquelles reposent principalement les accusations à son encontre, les jugeant « fausses et fabriquées », tout en se demandant comment elles ont été « judiciarisées et surtout comment elles ont été largement diffusées sur internet ».
Ce sont 84 personnes, dont neuf en fuite, qui sont poursuivies essentiellement pour « attentat à la sûreté de l’Etat », lors du putsch manqué de septembre 2015.
La résistance populaire contre la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 14 morts et une quarantaine de blessés.