Le bureau de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a voté mercredi contre la levée de l’immunité parlementaire du député du Plateau (Centre des affaires) Jacques Ehouo, poursuivi « pour détournement de deniers publics » et pour la libération du député de Fresco (Sud-ouest ) Alain Lobognon, écroué à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), pour « divulgation de fausses nouvelles ».
Des députés favorables à la libération de Lobognon
Ce vote est intervenu après sept heures d’échanges sans aboutir à un consensus.
Sur 14 députés, 12 ont voté pour la libération et la suspension des poursuites contre M. Lobognon, un proche du président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, un contre et un bulletin nul.
Concernant la levée de l’immunité parlementaire de M. Ehouo, sur 13 votants, onze ont voté contre, un pour et un bulletin nul.
Le groupe parlementaire RDR (Rassemblement des républicains, parti présidentiel) n’a pas participé à ce vote. Les députés issus de ce groupe ont estimé la « procédure n’a pas été respectée ».
Mais pour M. Soro, « le bureau de l’Assemblée nationale a voté en toute transparence ».
Il a demandé « aux services de l’Assemblée nationale de tirer les conséquences du vote pour qu’une suite diligente soit donnée ».
Alain Lobognon a été placé mardi sous mandat de dépôt et écroué à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), pour « divulgation de fausses nouvelles » dans l’affaire Jacques Ehouo.
Il avait annoncé sur les réseaux sociaux que le procureur avait ordonné l’arrestation de son collègue M. Ehouo, poursuivi pour « détournement de deniers publics, faux et usage de faux, blanchiment d’argent » alors que le nouveau maire élu du Plateau n’avait pas encore été inculpé.
Auditionné par la police économique, Jacques Ehouo, le nouveau maire élu du Plateau a finalement été inculpé et une information judiciaire a été ouverte contre lui.
M. Ehouo est soupçonné d’avoir été l’un des acteurs d’un détournement de fonds (portant sur près de 6 milliards FCFA) organisé par la mairie du Plateau, alors dirigée par son oncle Noël Akossi-Bendjo qui avait été démis de ses fonctions en août par le gouvernement pour la même affaire.
Le bureau de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire avait déjà demandé « la suspension des poursuites » contre le député du Plateau.
En réponse, le procureur de la République Richard Adou avait indiqué que « seule la chambre dont le député » Jacques Ehouo, est membre « peut requérir la suspension » des poursuites contre lui.