La Chambre d’appel de la CPI a décidé du maintien en prison de Laurent Gbagbo et de Charles blé Goudé jusqu’au moins au 1er février 2019, date à laquelle une audience a été convoquée pour entendre les parties sur leurs prétentions. La représentation Europe du FPI dénonce cette décision.
Laurent Gbagbo encore en prison, la colère du FPI
La Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI) avait décidé, le 15 janvier dernier, de l’acquittement et de la libération immédiate de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Cependant, suite à un appel du procureur Eric Mc Donald, les deux accusés ivoiriens ont été maintenus en prison. La Chambre d’appel vient d’ailleurs de prolonger cette détention jusqu’au 1er février 2019, date de la prochaine audience au cours de laquelle elle entendra le bureau du procureur, la représentante légale des victimes, ainsi que les défenses de MM. Gbagbo et Blé Goudé.
Cette décision n’est nullement du goût du Front populaire ivoirien (FPI), le parti créé par Gbagbo Laurent. George Aka, Secrétaire national du FPI en Europe, s’est dit à la fois surpris et déçu de cette décision. « Je suis totalement surpris de cette décision qui va à l’encontre de la décision prise en première instance qui ordonnait la libération immédiate du Président Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé. Je suis d’autant plus surpris et déçu que la Cour d’appel n’ait pas fait suite à la demande de la défense de ne pas suivre le procureur, dans la mesure où le maintien en détention de Gbagbo ne répond à aucun critère, puisqu’il est acquitté. Donc s’il est non coupable, pourquoi maintenir un non coupable en prison pour quelque raison que ce soit », a-t-il déclaré.
Poursuivant, il indique que l’ancien président Gbagbo s’était disposé lui-même à se présenter devant la justice toutes les fois que sa comparution serait nécessaire. En pareille occurrence, il n’y avait aucune crainte de le mettre en liberté. Aussi, la défense du prisonnier le plus populaire de La Haye entend, à son tour, interjeter appel pour protester contre cette décision.
M. George Aka ajoute par ailleurs que cette décision « discrédite davantage la CPI », car après sept ans de détention, le procureur n’a pu apporter des preuves irréfutables de la culpabilité de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé dans le plan commun allégué. Voilà pourquoi, selon lui, les Ivoiriens seront beaucoup affecter par cette décision, eux qui espéraient voir les deux accusés recouvrer leur liberté.
« Je ne sais donc pas sur quoi s’est basée la cour d’appel pour donner une décision contraire, mais pour moi, c’est une façon de tenir hors de Côte d’Ivoire un acteur politique, et c’est une manœuvre politique qu’il faut dénoncer », s’est-il désolé.