L’Adjudant-chef Jean Florent Nion a affirmé lundi à Ouagadougou que le Général Gilbert Diendéré a « ordonné l’exécution » du coup d’Etat manqué de 2015 et s’est dit surpris que ce dernier n’ait pas assumé sa part de responsabilité à la barre.
Florent Nion affirme avoir échangé des messages avec Diendéré quant au putsch
Lors de sa comparution le 26 novembre 2018, l’ex-chef d’Etat-major particulier de Blaise Compaoré a déclaré: « je n’ai ni commandité, ni planifié, ni organisé, ni exécuté le coup d’Etat ».
« J’ai écouté le général Diendéré (et) je m’inscris totalement en faux. Il n’a pas exécuté mais il a ordonné l’exécution » du coup d’Etat, a réagi l’adjudant-chef Nion, ajoutant que si le général « était passé en première position (à la barre), aucun des co-accusés n’allait garder sa langue dans sa bouche ».
« Je croyais que le général allait dire que c’est lui qui a ordonné le coup », a dit Jean Florent Nion, ajoutant ne pas avoir « tout dévoilé » lors de sa première comparution en juillet 2018 pour des raisons stratégiques, mais aussi sur instruction de Gilbert Diendéré qui avait promis « plaider » à la barre pour sa libération et celle d’autres co-accusés.
L’adjudant a assuré avoir échangé avec Gilbert Diendéré des messages dans lesquels il confirmait qu’il était le commanditaire du coup d’Etat et donnait des instructions pour qu’ils agissent avant la fin du dernier conseil des ministres de la Transition, le 16 septembre 2015.
Selon lui, l’ex-chef d’Etat-major de Blaise Compaoré lui a demandé de « ne pas parler » de ces échanges lors de sa première comparution.
Ce sont 84 personnes, dont neuf en fuite, qui sont poursuivies essentiellement pour « attentat à la sûreté de l’Etat », lors du putsch manqué de septembre 2015.
La résistance populaire contre la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 14 morts et une quarantaine de blessés.