Le procès du putsch manqué de 2015 au Burkina Faso, débuté en février 2018, risque de prendre fin par un acquittement de tous les accusés « comme celui de (l’ex-président ivoirien) Laurent Gbagbo » à la Cour pénale internationale, a estimé mercredi à Ouagadougou Maître Alexandre Sandwidi, qui a reproché au parquet ne pas avoir « bien ficelé le dossier », à l’audience.
Alexandre Sandwidi craint que les accusés ne recouvrent la liberté
« Si on n’y prend garde, ce procès finira comme celui de Gbagbo. On aura passé une année à se demander ce qu’il faut retenir (et) à la fin personne ne saura ce qu’il s’est passé exactement », a déploré Me Sandwidi, estimant que le parquet n’a pas « pris le soin de rassembler les preuves (et) bien ficeler le dossier ». Il a de ce fait invité le juge Seydou Ouédraogo à ne pas hésiter à « acquitter (tous les accusés) s’il le faut ».
Depuis mardi, jour du début de la seconde comparution de son client, le sergent-chef Roger Koussoubé dit le Touareg, l’avocat n’a cessé de reprocher au ministère public de « ne pas avoir fait le travail qu’il faut » et de « ne pas faire avancer » le procès, ajoutant que le parquet « n’a rien à dire en dehors des procès-verbaux (PV) ».
L’idée que son client soit le « messager » du général Gilbert Diendéré (principal accusé) pour transmettre l’instruction de l’exécution du coup d’Etat, comme le soutiennent certains co-accusés, « ne tient pas intellectuellement » selon lui, car il « n’était pas un maillon » dans la chaîne.
Ce sont 84 personnes, dont huit en fuite, qui sont poursuivies essentiellement pour « attentat à la sûreté de l’Etat », lors du putsch manqué de septembre 2015.