La porte-parole du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Agnès Monnet, a soutenu samedi à Abidjan que la démission vendredi de Guillaume Soro à ses fonctions de Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, « est l’expression d’une grave crise institutionnelle », dans une déclaration.
Agnès Monnet dénonce une crise institutionnelle
« Cette démission est l’expression d’une grave crise institutionnelle », a dit Mme Monnet, ajoutant que c’est « la preuve que le Chef de l’Etat veut régner en maître absolu en mettant toutes les institutions en coupes réglées ».
Plusieurs proches de Guillaume Soro avaient annoncé la démission du Président de l’Assemblée nationale sans toutefois donner plus de précisions sur la période.
Fin janvier, lors d’une cérémonie de présentation de vœux de nouvel an des journalistes au chef de l’Etat Alassane Ouattara, il avait affirmé que Soro allait démission en février.
Vendredi, Guillaume Soro avait annoncé sa démission de ses fonctions de Président de l’Assemblée nationale, poste qu’il a occupé pendant sept ans, en présence de 245 députés sur les 252 que compte l’institution, à l’occasion d’une session extraordinaire qu’il avait convoquée.
Face à cette situation que qualifie le FPI de « dérive dictatoriale », le parti fondé par Laurent Gbagbo a estimé que la Côte d’Ivoire assiste à « recul de la démocratie » sous le régime de Ouattara, et lui « tient responsable des conséquences désastreuses que ses actes anticonstitutionnels et antidémocratiques pourraient avoir sur la cohésion nationale ».
Mme Monnet a appelé le chef de l’Etat a « abandonné les chemins de l’incertitude qui constituent une menace pour l’avenir de la nation », dans la note.
Agnès Monnet a souhaité une tenue urgente des Etats généraux de la République en vue de « créer les conditions pour des élections justes, transparentes et apaisées en 2020 ».