David Hale a animé une conférence, ce lundi 11 février, à l’Ecole nationale d’Administration (ENA). Le Sous-Secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques a profité de cette tribune pour exhorter le président Alassane Ouattara à passer la main à la fin de son second mandat.
Les conseils de David Hale au Président Ouattara
Comme annoncé, David Hale est bel et bien à Abidjan dans le cadre de sa tournée dans la sous-région ouest-africaine. Aussi, lors de sa conférence, l’émissaire de Donald Trump n’a pas manqué d’attirer l’attention du Président Alassane Ouattara sur les risques qu’il pourrait encourir s’il se présentait pour un troisième mandat. Le Sous-Secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques a en effet indiqué à l’endroit du Chef d’Etat ivoirien :
« Ce n’est pas une bonne décision, le Président lui-même a dit en août 2015 qu’il ne se présentera pas. C’est quelque chose qui le condamne. Cela s’est produit aux Etats-Unis. Mais le Président a eu des problèmes, il n’a pas terminé le mandat et il est mort par la suite. » Poursuivant, il ajoute : « Le monde regarde la Côte d’Ivoire et nous suivons le pays. Nous attendons tous les élections de 2020. »
M. Hale a par ailleurs évoqué la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). « Il faut que la CEI soit réformée pour que les élections soient libres et transparentes en 2020. Pour un souci de transparence, la CEI doit être réformée », a-t-il martelé.
Car selon lui, l’institution dirigée actuellement par Youssouf Bakayoko n’a pas un contrôle effectif de ce qui se passe, et ses membres sont pour la plupart influencés par le Gouvernement. A propos des récentes élections régionales et municipales, le conférencier américain est formel : « Il y a eu des irrégularités, des violences, c’était terrible. »
David Hale rencontrera également le Vice-président Daniel Kablan Duncan avec qui il évoquera la « situation politique en Côte d’Ivoire et de la coopération bilatérale ».
A noter que l’élection présidentielle de 2020 s’inscrit dans un contexte particulier. La recomposition actuelle du paysage politique ivoirien laisse planer quelques risques sur ce scrutin. Aussi, la communauté internationale entend d’ores et déjà tirer la sonnette d’alarme afin d’éviter aux Ivoiriens de réveiller les démons du passé. D’autant plus qu’Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo pourraient à nouveau s’affronter, une sorte de remake du scrutin présidentiel de 2010.