L’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, a estimé que le chef de l’Etat Alassane Ouattara, désigné comme celui qui l’a contraint à la démission, « n’était plus le même » qu’il était dans l’opposition, dans une vidéo publiée mercredi sur sa page facebook.
Soro dit ne plus reconnaitre Ouattara
« Le monsieur que j’ai connu dans l’opposition, qui était charmeur, élégant, avec beaucoup de qualificatifs ; aujourd’hui devenu président, n’était plus le même », a dit M. Soro, ajoutant que M. Ouattara a demandé qu’il « rende sa démission », pour avoir refusé d’assister au congrès (le 26 janvier) du nouveau parti dont le chef de l’exécutif est le président, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
« Après le congrès, le 27 janvier, (…) le président m’a appelé en colère, en me disant que j’avais fait une démission orale et que par conséquent il m’enverrait des émissaires. (Ces derniers) m’ont envoyé une note et m’ont demandé de signer ma démission », a-t-il poursuivi.
Selon l’ex-président de l’Assemblée nationale, qui a dénoncé un « harcèlement » d’Alassane Ouattara pour qu’il rende le tablier alors que « rien ne pressait », dit avoir convoqué la session extraordinaire du vendredi dernier afin de « préserver la dignité de l’institution parlementaire ».
Dans cette vidéo où il retrace les circonstances de sa démission, Guillaume Soro soutient s’être « préparé » à vivre ce moment depuis 2017, après que M. Ouattara l’a qualifié de « jeune homme » lors d’une interview. Des propos qui l’ont « choqué », du fait de « la colère et la rage qui (les) ont entourés » selon lui.
« Ça ne devrait surprendre personne qu’aujourd’hui Alassane demande ma démission de la tête du parlement. Comme disait quelqu’un: On gagne un père, on perd un père », a conclu celui pour qui le président a dit avoir « beaucoup d’estime » au point de le considérer « comme (son) fils », lors d’une interview accordée à une radio internationale, en marge du 32e sommet de l’Union africaine en Ethiopie.