La plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public de Côte d’Ivoire a estimé mardi que le gouvernement vient de « rompre la trêve sociale » signée en 2017, après l’interpellation lundi de l’un de ses vice-présidents, Johnson Kouassi Zamina, par ailleurs secrétaire général de la Coordination nationale des enseignants-chercheurs et chercheurs de Côte d’Ivoire (CNEC).
La CNEC dénonce l’attitude du gouvernement ivoirien
Deux membres de la CNEC, principal syndicat des enseignants des universités publiques ivoiriennes en grève depuis fin janvier, ont été placés lundi nuit en garde-à-vue après avoir interrompu des examens à la faculté des Sciences économiques.
« La trêve sociale s’appuie sur les libertés syndicales et en arrêtant un responsable de haut niveau du syndicat en Côte d’Ivoire, un membre de la plateforme nationale, sur des faits non établis, nous pensons que le gouvernement lui-même vient de (…) rompre la trêve », a réagi le président de la plateforme Théodore Zadi Gnagna, joint au téléphone.
M. Zadi a dénoncé une « violation des libertés syndicales » jugée « inacceptable pour les syndicalistes » de la cinquantaine de groupements que compte la plateforme, ajoutant que M. Zamina attendait d’être « entendu par un procureur », aux environs de 15H00 (GMT et heure locale).
« Si notre camarade n’est pas libéré, bien entendu nous aurons des mots d’ordre clairs dans les jours à venir », a-t-il prévenu, estimant que la plateforme nationale n’est « plus tenue par quoi que ce soit, dès lors que la liberté syndicale est mise en péril ».
« Rien ne peut nous arrêter », a poursuivi Théodore Zadi, considérant que l’arrestation du professeur Zamina vient « briser le peu de trêve qu’il y avait encore grâce à la plateforme nationale ».
Au terme d’une Assemblée générale organisée le 31 janvier, les enseignants des universités publiques ont décidé de « suspendre toutes les activités académiques dans toutes les structures universitaires sur toute l’étendue du territoire national pendant une année à compter du lundi 04 février 2019 jusqu’au lundi 04 février 2020 », en réaction à la suspension de certains de leurs collègues après une précédente grève.