Le général Gilbert Diendéré, principal accusé au procès putsch manqué du 16 septembre 2015 « ne pouvait pas amener » la hiérarchie militaire « à le suivre contre (son) gré » dans ce coup d’état, a affirmé mercredi l’ex-chef d’état-major général des armées, le général Honoré Traoré.
Selon Honoré Traoré, l’armée avait « exprimé sans ambiguïté » sa position à Gilbert Diendéré
Le général Diendéré « ne pouvait pas nous amener à le suivre contre notre gré », a soutenu le général Traoré, témoin au procès.
Dans son témoignage, l’ex-chef d’état-major sous Blaise Compaoré a expliqué qu’à la réunion du 16 septembre avec la hiérarchie militaire, l’ex-chef du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) avait « supplié l’armée de le soutenir » après avoir exposé « les griefs » des éléments de l’unité d’élite contre le gouvernement de la transition.
Mais la hiérarchie militaire a rejeté ce coup de force et « exprimé sans ambiguïté » sa position à Gilbert Diendéré qui ne « semblait pas être médiateur » du RSP.
Il voulait plutôt « porter un coup d’arrêt à la transition et remettre le pouvoir à l’armée », a ajouté le général Honoré Traoré.
Poursuivant, le général Traoré a estimé que Gilbert Diendéré « avait les moyens matériels pour perpétrer » le putsch.
Interrogé sur le témoignage de l’ex-chef du RSP qui a estimé que l’armée aurait dû l’interpeller le 16 septembre pour obtenir la libération le du président de la transition Michel Kafando et son Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, qui avaient été pris en otage par le RSP, l’e-chef d’état-major a qualifié de « version fantaisiste » ces propos de Gilbert Diendéré.
Cette idée de l’interpeller « ne nous a pas traversé l’esprit, notre refus catégorique était suffisant », a-t-il dit, ajoutant la hiérarchie militaire voulait « fait faire machine arrière aux putschistes.
Pour lui, « la brutalité aurait pu faire changer les choses » mais Gilbert Diendéré a « voulu être conciliant » avec le haut commandement de l’armée.
Après lui, un autre officier a été appelé à la barre. Le général Oumarou Sadou a réitéré la position des chefs militaires qui étaient contre le coup d’état.
Pour lui, ce putsch « était voué à l’échec » et la hiérarchie avait demandé à Gilbert Diendéré d’en « assumer les conséquences » après l’échec des négociations.
Le général Diendéré qui a estimé que ces propos étaient conformes à son témoignage a jugé « exact » cette déposition.
Il avait jusque-là contredit les propos des responsables militaires qui se sont succédés à la barre.