La tension est montée d’un cran tôt ce lundi à Bouaké, la capitale de la région-centre de la Côte d’Ivoire. Des enseignants grévistes de cette métropole ont été violemment pris à partir, par des individus encagoulés faisant d’importants dégâts matériels et plusieurs blessés dans les rangs des enseignants.
Bouaké, la grève des enseignants vire au drame
La ville de Bouaké a connu tôt ce matin une scène, la plus violente, enregistrée depuis l’entame de la grève initiée par les acteurs du secteur éducation-formation il y a un mois. Au quartier Ahougnanssou-Chateau, où ont eu lieu ces tensions, des enseignants grévistes ont été violemment pris à partie par des individus encagoulés, non encore identifiés. Le bilan est sans appel, 14 motos brulées, 5 blessés dont l’un d’entre eux, les membres fracturés, a été évacué au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bouaké, selon le Pr Alger Ekoungoun, président de la plateforme du Gbêkê.
À l’en croire, le responsable de cette violente répression n’est autre que la conséquence de « la Fatwa » lancée par un député du Rassemblement des houpgouëtistes pour la démocratie et la paix, qu’il a nommément cité. « La Fatwa lancée par un député de la nation, l’honorable Bema Fofana, le week-end dernier, à Bouaké, contre les enseignants grévistes, manifestement, est rentrée dans sa funeste phase exécutoire », dénonce-t-il.
La situation sécuritaire des fonctionnaires de Bouaké, selon le président de la plateforme du Gbêkê, reste explosive. « Les libertés et les droits syndicaux » sont selon lui foulés aux pieds. « En attendant, de se réunir en urgence, le bureau de la Plateforme Bouaké que je préside témoigne sa solidarité et ses encouragements aux camarades grévistes », a-t-il témoigné.
Avant de faire observer, que cette grève entamée par les fonctionnaires du système éducatif ivoirien, est désormais entrée dans sa phase « politique à partir du moment où le député Bema FOFANA s’est fendu ouvertement de menaces à l’encontre des fonctionnaires grévistes ».
La veille, une décision de la COSEFCI confirmait que la grève devrait se poursuivre ce lundi 25 février 2019, face au refus des autorités ivoiriennes à apporter des réponses à leurs revendications. Alors qu’à Bouaké, un autre syndicat, sous l’impulsion du député Bema Fofana, décidait de reprendre le service.