Le réalisateur ivoirien Roger Gnoan M’Bala, vainqueur en 1993 de l’Etalon d’or du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), affirme qu’il « reste cinéaste à vie » et n’est « pas pressé de faire un film », dans un entretien.
Roger Gnoan, vainqueur du Fespaco 1993 avec le film « au nom du Christ »
Quel souvenir gardez-vous de votre sacre en 1993 avec votre film « Au nom du Christ »?
Que de bons souvenirs, à cette époque, c’était très conviviale. J’ai quelques amertumes parce que beaucoup d’entre nous sont partis. Il faut leur rendre un vibrant hommage. Je pense que le cinéma doit continuer même après nous. Je garde un très bon souvenir et une très grande responsabilité.
Que devient ce film qui vous a fait remporter ce grand prix ?
« Au Nom du Christ » a fait sa carrière, il a été vu partout jusqu’aux Etats-Unis. C’est un film qui a fait sa vie, mais qu’il garde toujours une certaine jeunesse parce que la thématique est encore d’actualité. Je pense que c’est un film qui va avoir une très longue vie.
La Côte d’Ivoire n’a plus remporté l’étalon d’or depuis votre sacre ……
On ne fait pas un film pour venir à un festival, sinon ce n’est pas la peine de travailler. On fait un film, s’il doit aller à un festival, il y va, s’il remporte un prix tant mieux. On n’est pas en compétition, la Côte d’Ivoire a eu deux Yennenga en 1981 et en 1993 ça viendra. Le plus important, c’est d’avoir fait un film, venir à un festival, de rencontrer, discuter avec des collègues pour voir l’évolution du Cinéma panafricain, c’est le plus important.
Quels sont vos projets actuellement, vous n’avez pas sorti de film depuis plusieurs années……
Je reste cinéaste. Pour le moment, nous sommes au stade des projets. Le cinéma se pratique à vie. Je prends mon temps, j’ai un rythme très lent, je ne suis pas pressé. C’est des sujets sérieux qu’on doit aborder, ça viendra, le jour où on aura le temps de faire un film, on le fera, soyez patient.
Quels sont vos vœux pour le cinquantenaire du Fespaco ?
Le Fespaco a 50 ans, c’est un bel âge, il faut toujours s’améliorer, on apprend toujours. Je félicite les organisateurs et le Burkina qui a pu maintenir notre espace cinématographique, mais il faut faire davantage dans l’organisation. Le seul souhait que je formule, c’est que le Fespaco doit avoir une salle de projection officielle dédiée au Fespaco.