Avoir les chefs traditionnels de Yamoussoukro de son côté, telle est la nouvelle bataille à laquelle se livrent Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Alors que le président du PDCI est annoncé à Yamoussoukro, le président de la République a, quant à lui, dépêché des émissaires auprès des chefs akwê.
Lutte de positionnement entre Ouattara et Bédié à Yamoussoukro
Qui est le véritable dépositaire de l’houphouëtisme ? Tel est l’enjeu de la lutte de positionnement entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié auprès des chefs traditionnels de Yamoussoukro, ville dont est originaire Félix Houphouët-Boigny. Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) est en effet annoncé sur la terre natale du fondateur du parti septuagénaire, ce mercredi 6 mars 2019. Il compte non seulement y rencontrer les dignitaires du parti, mais aussi et surtout s’entretenir avec la chefferie traditionnelle akwê.
Mais avant cette rencontre, nous apprenons que le Président Ouattara a envoyé une forte délégation conduite par le ministre Amedé Koffi Kouakou auprès des têtes couronnées du district autonome de Yamoussoukro. La rencontre a eu lieu, le 1er mars dernier, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, dans la capitale politique ivoirienne.
Au cours de ces échanges, le Ministre de l’Equipement et de l’Entretien routier, cadre du RHDP unifié, a donné, à l’égard de 70 chefs traditionnels qui ont répondu à son appel, la teneur du message du Président Ouattara à ses hôtes. « La chose que nous avons mise en avant, c’est que ce pays a besoin de paix, de cohésion, ce pays a besoin d’aller de l’avant », a-t-il déclaré, avant d’indiquer, au terme de cette réunion : « Ça été une rencontre très fructueuse. Je pense que le message de paix et de cohésion sera relayé à travers tout le district autonome de Yamoussoukro. »
La délégation du ministre s’est par la suite rendue à la résidence du premier président ivoirien pour déposer une gerbe de fleurs sur sa tombe.
A noter que lors de l’élection présidentielle de 2010, le Président Bédié avait appelé la chefferie traditionnelle de Yamoussoukro à apporter son soutien à Alassane Ouattara, baptisé à l’occasion « Allah Gnissan ». Mais après leur divorce lié à l’alternance en 2020 en faveur d’un cadre du PDCI et à la mise en place du Parti unifié, ce pacte pourra-t-il résister à leurs dissensions ?