L’Union européenne estime que la détention prolongée de l’opposant Maurice Kamto, inculpé de « rébellion, insurrection, hostilité contre la patrie… », par le tribunal militaire de Yaoundé accroît le malaise politique au Cameroun, dans une déclaration sur la détérioration de la situation politique et sécuritaire.
L’Union européenne appelle à la libération de Kamto
« L’arrestation et la détention prolongée de plusieurs dirigeants d’un parti de l’opposition, dont son leader M. Kamto, et d’un nombre important de manifestants et de sympathisants, ainsi que l’ouverture de procédures disproportionnées à leur encontre devant la justice militaire, accroît le malaise politique au Cameroun. », indique la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, au nom de l’UE.
Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) et plus d’une centaine des militants de son parti font face à la justice.
Détenus à la prison de Yaoundé, ils ont été inculpés de « rébellion, insurrection, hostilité contre la patrie… » par le tribunal militaire, après la tenue le 26 janvier d’une série de manifestations non autorisées par les autorités dans plusieurs villes du pays.
« L’état de droit demande une justice équitable et la libération des détenus à l’encontre desquels des preuves probantes ne peuvent être présentées », a ajouté Mme Mogherini, évoquant également » la persistance de la violence et des violations des droits de l’homme dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun. »
La déclaration de l’UE intervient moins de 24 heures, après celle du sous-secrétaire d’Etat américain pour les affaires africaines, Tibor Nagy, qui a appelé à la libération de Kamto et de ses coaccusés toujours en prison, en attendant d’être fixés sur leur demande de libération provisoire.
« Le gouvernement camerounais assure qu’il a été arrêté et emprisonné pour des raisons légitimes. Moi, je pense vraiment qu’il serait très sage de le libérer. Parce que, que ce soit vrai ou faux, il est perçu comme ayant été incarcéré pour ses activités politiques », a expliqué le diplomate américain attendu le 17 mars au Cameroun, lundi sur la radio française RFI.
« La réponse aux défis importants auxquels le pays est confronté ne pourra que passer par un dialogue politique inclusif et dans un contexte de respect des libertés fondamentales et l’Etat de droit », souligne l’UE, précisant que « ceci constitue également le socle pour le partenariat entre le Cameroun et l’UE, au bénéfice de tous les Camerounais. »