Guillaume Soro éprouve désormais des regrets pour ses années passées dans la rébellion. C’est du moins ce qu’il a déclaré l’ancien patron des Forces nouvelles devant la population du Bafing, qui indique que son combat a été dévoyé par ses anciens alliés du RHDP unifié.
Les regrets de Guillaume Soro à propos de la rébellion
Septembre 2002, une rébellion armée éclatait en Côte d’Ivoire avec à sa tête un certain Guillaume Soro. L’ex-leader de la FESCI déclarait avoir pris les armes pour, entre autres raison, combattre la discrimination étatique à l’égard des populations du nord, combattre la xénophobie et rétablir la démocratie en Côte d’Ivoire. Ces revendications étaient également soutenues par le Rassemblement des républicains (RDR), le parti d’Alassane Ouattara.
Après près d’une décennie de combat contre le régime de Laurent Gbagbo, cette lutte s’est achevée par une crise postélectorale qui a officiellement fait environ 3000 morts, et l’accession du Président Ouattara à la Magistrature suprême. Les anciens leaders de l’ex-rébellion croyaient alors que toutes les injustices reprochées aux régimes passées allaient s’arrêter. Que nenni !
Démissionnaire de la présidence de l’Assemblée nationale après d’énormes pressions subies de la part du pouvoir, Guillaume Soro a décidé de mettre à nu toutes les tares du régime ivoirien. Aussi, à toutes les rencontres avec des populations ivoiriennes, l’ancien chef du Parlement ne manque pas de fustiger les travers du régime ivoirien.
Devant les populations du Bafing, Soro s’est indigné du fait que sous la gouvernance du Président Alassane Ouattara, un député (Alain Lobognon) soit mis en prison pour un simple tweet. Que Soro Kognon, un militant du RACI, soit froidement assassiné alors qu’il partait à une Assemblée générale du mouvement créé par Mamadou Soro Kanigui. Plusieurs cadres issus de l’ancienne rébellion ont tous perdu leur emploi à cause de leur proximité avec Soro. Et les exemples sont légion.
« On s’est battu pour la dignité et le droit pour nous autres de vivre librement sur la terre de nos ancêtres. On s’est battu pour nos cartes d’identité… », s’est rappelé Soro Kigbafori Guillaume, avant d’avouer : « Donc tout le combat qu’on a mené là, c’est pour qu’un député soit mis en prison pour un tweet ? J’ai honte. »