Le porte-parole du gouvernement ivoirien Sidi Touré a appelé mercredi « au bon ton » et à « la retenue » dans les discussions portant sur la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), à la suite d’une réaction de l’opposition, après un conseil des ministres.
Sidi Touré appelle l’opposition au « bon ton »
« En dépit de nos différences d’interprétation, il est bon que les uns et les autres utilisent le bon ton et aient un peu de retenue afin que les échanges à venir soient constructifs et aboutissent rapidement à une CEI acceptée de tous », a souhaité M. Touré.
Le 13 mars, après un conseil des ministres, Sidi Touré avait affirmé que le gouvernement travaillait « exclusivement à (…) la recomposition de la CEI, l’unique et principale observation de la Cour africaine des droits de l’homme » et ne fera « pas plus que cela », en réponse à l’opposition qui réclame une « réforme profonde ».
Cette déclaration du porte-parole du gouvernement avait suscité des réactions de l’opposition et de l’organisation non-gouvernementale « Actions pour la protection des droits de l’homme » (APDH) de Côte d’Ivoire.
L’opposition ivoirienne avait invité M. Touré, à ne « pas tronquer le contenu » de l’arrêt de la Cour africaine, qui sert de boussole dans le débat politique autour de la réforme de la CEI et à « prendre connaissance des documents » internationaux pour se « faire une opinion de l’immensité de la tâche à accomplir », dans une note signée de Maurice Kakou Guikahué, le secrétaire exécutif du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
Quant à l’APDH, elle avait relevé que la « position officielle du gouvernement » était « non conforme à la position initialement exprimée par le premier ministre, Amadou Gon Coulibaly » et a demandé « une reforme holistique de toutes les institutions électorales y compris le conseil constitutionnel », dans une note.
L’ONG avait prié le chef de l’Etat, Alassane Ouattara « de saisir cette opportunité qu’offre cet arrêt pour enraciner une démocratie vacillante et permettre aux générations futures de vivre une paix honnête et bénéficier d’une législation claire, juste et opérationnelle » tant en ce qui concerne la CEI, que le processus électoral « afin d’en mieux garantir la sincérité et la régularité ».
Dans son arrêt du 18 novembre 2016, la Cour africaine des droits de l’homme avait « ordonné à l’Etat » de Côte d’Ivoire de « modifier la loi (…) relative à la Commission électorale indépendante pour la rendre conforme aux instruments » internationaux, après avoir « conclu que (sa) composition (…) est déséquilibrée en faveur du pouvoir.
Le 21 janvier le gouvernement a ouvert des consultations pour la réforme de la CEI avec l’opposition et d’autres organisations notamment des ONG. Il est favorable à un simple rééquilibrage des forces au sein de la Commission, alors que l’opposition voudrait un toilettage, allant jusqu’à la refonte du Conseil constitutionnel, du code et du découpage électoral.
Pour M. Touré, « la position du gouvernement est claire et connue de tous » et « son objectif visé selon l’orientation prise, est d’aboutir à une CEI qui est conforme aux recommandations de la cour africaine », réitérant que « le dialogue se poursuit et donnera lieu certainement à d’autres rencontres (qui seront) l’occasion pour toutes les parties prenantes de défendre leurs visions ».