Les proches de Guillaume SORO, et non des moindres, TOURE Moussa et Franklin Nyamsi avaient affirmé que leur patron n’avait jamais rencontré Chérif SY, l’opposant à Blaise Compaoré que l’ancien chef rebelle ivoirien voulait « régler (assassiner, NDLR) » dans la conversation téléphonique avec Djibril Bassolé qui lui est attribuée. Somda Asseghna, un témoin de la rencontre des deux hommes sort de sa réserve.
Coup d’État au Burkina Faso, Guillaume SORO en difficulté
Chérif SY, l’ancien Président du Conseil national de la transition (CNT) au Burkina Faso, a, lors de sa déposition devant les juges, affirmé que Guillaume Soro avait reconnu la paternité des propos qui lui sont prêtés dans la bande-son de son coup de fil à Djibril Bassolé captée par les services secrets burkinabés. Cette révélation avait fait l’effet d’une bombe dans la sorosphère où des cadres se sont précipités dans Jeune Afrique, pour TOURE Moussa, et sur Facebook, pour Franklin Nyamsi, pour crier à une mythomanie de Chérif SY.
Ces deux hommes sont allés jusqu’à affirmer que le parlementaire burkinabé était en plein « délire ». « Nous démentons formellement la véracité de ces enregistrements. Pour le reste, nous laissons Chérif SY à ses délires. Il est instable psychologiquement. Guillaume SORO ne l’a jamais vu à Paris », avait affirmé le chargé de la communication de l’ancien Président de l’ Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire. C’est justement la violence de son propos qui a fait sortir de l’ombre un témoin ayant au moins vu ensemble les deux hommes, contrairement à ce que soutiennent les deux proches de Soro Guillaume.
Somda Asseghna confond le camp Guillaume Soro
C’est Somda Asseghna, Député de la Transition, Président de la Commission des affaires sociales et du développement durable du Conseil national de la transition, au moment des faits au Burkina Faso, qui confond le camp Soro Guillaume.
Le politicien burkinabé a déclaré dans un papier relayé par IvoirSoire : « En effet, j’étais membre de la délégation du Conseil national de la transition du Burkina Faso à la COP21 à Paris. Cette précision me permet du même coup de faire une première observation par rapport à la date d’octobre 2015 mentionnée par Monsieur Chérif SY au cours de son témoignage devant la barre. Sur ce point, je voudrais préciser que la rencontre dont j’ai été témoin (entre Chérif SY et Guillaume Soro, NDLR) a lieu en début décembre 2015 précisément, le 05 décembre 2015 et non octobre 2015 comme l’a souligné le témoin au cours de son audition…»
L’ancien député burkinabé rajoute ensuite : « Monsieur Cherif Sy et Monsieur Guillaume K. SORO, respectivement Président du CNT du Burkina Faso et Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire au moment des faits, étaient assis presque côte à côte. Il y avait juste une personne entre eux. Entre temps, j’ai vu Monsieur SORO se lever de sa place et aller murmurer aux oreilles de Monsieur SY. Les deux présidents se sont ensuite suivis pour sortir hors de l’hémicycle. »
Toujours d’après lui : « Après qu’ils soient sortis de l’hémicycle, un autre député et moi sommes sortis de l’hémicycle pour aller prendre un café à la cafétéria de l’Assemblée. Lorsque nous sortions, nous avions aperçu les deux hommes en tête à tête et imaginant le contexte et la sensibilité de leur conversation nous les avons soigneusement évités pour ne pas paraitre trop curieux. Nous avons passé une dizaine de minutes voire un 1/4 d’heure à la cafétéria.
Quand Cherif Sy livrait à chaud le contenu de son échange avec Soro
À notre retour, nous avions rencontré le Président Chérif qui revenait de son tête-à-tête avec le Président SORO. Il nous a demandé d’où nous venions ? Nous lui avions répondu que nous sommes allés prendre un café. Il nous a alors prié de l’accompagner pour qu’il en fasse de même. Une fois à la cafétéria, le Président nous a briefé le contenu de la conversation qu’il venait d’avoir avec SORO.
Il a fait savoir que lorsque lui et SORO se sont rencontrés, SORO lui dit : « Grand frère, ma carrière politique est en jeux. », ce à quoi, il lui a répliqué « Aujourd’hui toi tu penses à ta carrière politique. Et ma vie que tu as voulu ôter ? » Ou bien « Ta carrière politique est-elle plus importante que ma vie ? » Il nous a ensuite ajouté que Guillaume SORO avait exprimé des regrets par rapport aux propos qu’il a tenus à son propos dans la bande sonore qui circulait sur la toile.
Il nous a aussi fait savoir que SORO lui a demandé dans quel hôtel il était logé afin de passer le voir pour poursuivre la discussion. Mais, il a décliné la proposition en lui faisant savoir que pour des frères africains, Paris n’était pas le lieu approprié pour résoudre leurs contradictions. « Je lui ai répondu que je serais heureux de le recevoir au Burkina Faso s’il voulait parler de ça ».
Guillaume Soro et ses amis peuvent-ils continuer de nier ces faits qui semblent de plus en plus implacables ? Cette affaire née d’un propos qu’a tenu celui qui est présenté comme étant Guillaume Soro dans la conversation téléphonique captée par les autorités du Burkina Faso au plus fort de la tentative de renversement des autorités de la transition qui avait succédé au régime de Blaise Compaoré. Cette personne disait son intention de faire assassiner Cherif Sy pour ses actions contre le camp Compaoré duquel est proche Soro Guillaume.