La Côte d’Ivoire ne va mal que parce que ses élites ne se parlent pas vraiment. Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo qui sont les deux poids lourds de chaque aile de l’opinion publique nationale en sont arrivés à des extrémités qui continuent malheureusement de faire planer sur le pays une sorte d’instabilité. Patrice Dama dit bonjour avril.
Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo réconciliés au nom de la Côte d’Ivoire ?
Ce week-end, le confrère AfriqueMatin a diffusé un papier sur l’entame d’un dialogue direct entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo. Cette information semblait si surréaliste au regard des positions de chaque camp sur la réconciliation vraie entre Ivoiriens que nous avons entamé des vérifications. Très vite, il nous est apparu qu’il n’était question que d’une grosse rumeur, donc d’un poisson d’avril.
Mais à lire cette information, elle portait en elle un vrai signe d’apaisement, quelque chose de rassurant comme le montrera d’ailleurs les centaines de commentaires de nos followers sur notre page Facebook. Nous avons donc décidé de donner plus d’écho à cette rumeur au cas où elle pourrait, qui sait, inspirer pour de vrai les politiciens qui seront à un moment ou l’autre bien obligés de s’assoir et discuter, comme aime à le dire Laurent Gbagbo lui-même.
En réalité, ce petit poisson d’avril a permis de comprendre à quel point les Ivoiriens, dans leur grande majorité, enviaient l’ambiance au sommet de l’État ghanéen. On voit régulièrement tous les anciens et actuel Présidents de la République du Ghana se retrouver, se parler, et surtout se concerter au moment d’engager leur pays dans une direction qui change radicalement des chemins passés.
Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, la Côte d’ivoire comme le Ghana
Le Ghana est stable et diffuse fortement une image de pays fort, pays stable. Le Président Alassane Ouattara qui a réellement engagé la Côte d’Ivoire dans un développement, au moins sur le plan infrastructurel, gagnerait à pérenniser ses oeuvres, ce qui l’oblige à tendre la main à ses adversaires. Et s’il pense l’avoir assez faire, et bien il devra recommencer, les objectifs de la démarche passée n’ayant pas été atteints.
Le dialogue entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo doit être initié par celui qui a le plus à perdre en cas d’un nouveau conflit, l’actuel tenant des guidons de la Côte d’Ivoire. Et si Laurent Gbagbo, par extraordinaire, venait à refuser de dialoguer, le peuple de Côte d’Ivoire qui n’a rien gagné des querelles passées entre politiciens et qui ne gagnera pas plus dans l’éclatement d’une nouvelle crise saura aviser.
Le Président Alassane Ouattara a pu se rendre compte de la sérénité, certes incomplète, dans laquelle il a baigné lorsqu’il entretenait de bons rapports avec le Président Henri Konan Bédié. Il peut donc imaginer le bien que cela lui fera, et aux Ivoiriens au passage, s’il se réconciliait avec Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié.
Le passé est le passé et le pays doit avancer. Les Ivoiriens le demandent, gauche comme droite, parce que la politique ne doit jamais être le plus grand danger qui guette une nation, elle est même obligée d’être le contraire sinon à quoi sert-elle ? En France, aux USA et dans toutes les plus grandes nations au monde, les hommes politiques savent se retrouver la main dans la main au moment de défendre l’intérêt national. Là, c’est l’avenir de la Côte d’Ivoire qui est en jeu à l’approche de la présidentielle de 2020.
Personne ne reste indéfiniment fort, et l’inverse est vrai. Pour éviter aux ivoiriens des règlements de comptes à répétition entre politiciens, des vengeances et des revanches, il est plus que temps que le rêve éveillé de notre confrère AfriqueMatin devienne réalité, même s’il n’est pour l’heure que de l’ordre du fantasme, du simple poisson d’avril.