Serait-ce le début d’une nouvelle ère de démocratie en Afrique ? La question mérite d’intérêt à la vue des évènements majeurs que nous donnent de voir certains Pays du continent. Après la République Démocratique du Congo (RDC), c’est au tour du Niger de marquer un pas important vers l’alternance politique. Le parti au pouvoir vient d’investir son candidat à la présidentielle de 2021, et ce n’est pas Mahamadou Issoufou qui a désigné Mohamed Bazoum.
Mohamed Bazoum investi candidat du parti au pouvoir
Si tu as aimé le « Garba » ahoussa, tu aimeras forcément la politique au Niger, bonjour !
Mon cher Kabako,
Le thé risque de ne pas avoir le même goût ce matin chez tes cousins unifiés, pas plus que le « bandji » (vin de palm) de l’éléphant bourgeois, engraissé par le fils de la rivière. Lui, attendra certainement la prochaine saison des pluies qui fertilisera sa plateforme de l’opposition pour que ses associés crient peut-être Nzuéba Nzuéba Nzuéba pour lui à 86 ans. Mais je crois que celui qui est le plus troublé par l’alternance politique en Côte d’Ivoire, c’est Alassane Ouattara. Partira ? Partira pas ? Son tango politique lui bouffe son énergie.
Cependant, il essaie de façon fainéante d’actionner un certain Hamed Bakayoko, fidèle parmi les plus fidèles. Le mouvement n’est tellement pas accéléré qu’on se demande s’il a vraiment renoncé à son envie de faire son doigt d’honneur à la démocratie. C’est par le micro de Zasso Dagrou « Englobal » que le Prési veut positionner son bon petit, comme une blague dans un mauvais sketch, rien dans l’ensemble n’est drôle. Mais la mayonnaise risque de ne pas avoir bon goût non plus, comme le riz avarié de Laurent de la roseraie (FPI). En tout cas pas comme au Niger où le « garba » a un goût de caviar. Tiens je t’en parle d’ailleurs !
Le parti au pouvoir vient d’investir son candidat à la présidentielle de 2021, Mohamed Bazoum. On parle là-bas de coalition de partis au pouvoir, comme ce fut, et comme c’est le cas dans ton pays la Côte d’Ivoire. On sodomise l’histoire chez vous, elle vous est soumise. N’est-ce pas ? Si la Côte d’Ivoire n’est pas réputée pour sa démocratie, le Niger non plus n’est pas championne de la discipline. Mais le PNDS, parti au pouvoir au Niger, a réussi à maintenir sa cohésion jusqu’à la désignation de son candidat, Mohamed Bazoum, fidèle compagnon de Mahamadou Issoufou. Mais ne rêve pas trop, car Alassane Ouattara a été incapable de gérer la cohésion du RHDP, duquel le PDCI RDA s’est retiré, mais encore, son « fidèle » qu’il essaie de mettre en avant là… C’est bizarre même… Pinut.
Mohamed Bazoum, produit de l’antichambre politique de Mahamadou Issoufou
En Afrique la préparation d’un successeur est rare en politique. Les alliances politiques de compromis résultent le plus souvent en bagarres entre ex-alliés. Si en RDC Joseph Kabila a pu négocier sa sortie avec Félix Tshissékédi, Le Niger a trouvé lui, des ressources internes pour éviter au président en exercice le virus de la tentation d’un troisième mandat. Faisant l’économie du tripatouillage de la constitution et d’hypothétiques défauts d’interprétation de celle-ci comme chez vous, Mohamed Bazoum a été préparé pour succéder à Mahamadou Issoufou qui est à la fin de son second mandat. Un homme qui a été mis en avant par le président sortant pour l’épurer au contact de la tâche. Pas comme un certain Guillaume Soro qui n’a fait preuve de rien du tout, et qui espérait être successeur lui aussi. Les réseaux de Mohamed Bazoum ont fait de lui une des personnalités nigériennes les plus influentes, même si ses détracteurs au sein de la société civile pointent ses dérives autoritaires.
Très bon orateur, il a aussi su défendre avec verve les intérêts du Niger à l’étranger quand il était ministre des Affaires étrangères. Nommé ministre de l’Intérieur en 2016, « Bazoum », comme il est surnommé, a soutenu Mahamadou Issoufou dans tous les moments clés de sa carrière politique. Et le chef de l’État lui confie aujourd’hui les clés du PNDS pour 2021, a rapporté le confrère Moussa Kaka.
Alors, demande à Henri Konan Bédié qui a-t-il préparé au PDCI RDA. Demande à Laurent Gbagbo qui a-t-il préparé au FPI ? Demande enfin à Alassane Ouattara qui a-t-il préparé au RDR, RHDP unifié. Certainement pas « Le Golden Boy ». En attendant ta réponse, je te prie de transmettre ce message de Charly Teddy à ces trois vieux là : « L’alternance est la respiration dans une démocratie de multipartisme. Son asphyxie provoquera une mort par violence sociale ».
À bientôt
Nelson Zimin