Sébastien Danon Djédjé a livré la réponse du Front populaire ivoirien (FPI, ex-parti au pouvoir) sur la plateforme politique d’Henri Konan Bédié. Pour l’ex-ministre de la Réconciliation nationale, son parti politique appartient déjà à une plateforme, en l’occurrence EDS (Ensemble pour la démocratie et la souveraineté).
Alliance avec Bédié, Danon Djédjé clarifie tout
Après son divorce avec Alassane Ouattara, qui s’est soldé par la rupture de l’alliance entre le PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) et le RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, coalition au pouvoir), Henri Konan Bédié a mis sur pied une plateforme politique. Cette entité, expliquait-il en novembre 2016, réunira les partis politiques » qui partagent la même vision d’une Côte d’Ivoire réconciliée, une Côte d’Ivoire Etat de droit et de paix « .
D’ailleurs, à cet effet, Maurice Kakou Guikahué n’a pas manqué de faire les yeux doux au parti de Laurent Gbagbo. « Je voudrais lancer un appel au FPI. Il y en a qui ont commencé à pousser des boutons parce qu’on dit que le Pdci échange avec le Fpi. Le Pdci n’a pas d’ennemi en Côte d’Ivoire. Nous avons décidé de parler avec tout le monde pour avoir la réconciliation. Il y a un moment pour faire la guerre et il y a un moment pour mettre fin à cela. Le temps de la réconciliation est arrivé. Aucun sacrifice n’est grand pour faire la réconciliation », avait déclaré le Secrétaire exécutif du parti septuagénaire.
Sébastien Danon Djédjé ne semble pourtant pas intéressé par cette offre du plus vieux parti politique ivoirien. Selon l’ex-ministre de la Réconciliation nationale et des Relations avec les Institutions, « pour l’instant, la plateforme de Bédié n’est pas à l’ordre du jour « . Il va plus loin en ajoutant : » Mais nous-mêmes avons déjà une plateforme. » Cependant, ce cadre du FPI a laissé une lueur d’espoir au PDCI.
La porte des discussions toujours ouverte
Même s’il déclare que le FPI ne peut rejoindre pour l’heure la plateforme chère à Henri Konan Bédié, Sébastien Danon Djédjé ne referme pour autant pas la porte du dialogue. Le professeur de pharmacie précise que si l’EDS, la plateforme à laquelle appartient le Front populaire ivoirien tendance GOR (Gbagbo ou rien), décide de saisir la main tendue du « Sphinx » de Daoukro, son parti s’exécutera. En clair, tout reste encore possible et les espoirs de Bédié ne sont pas totalement ruinés.
A l’annonce de la libération de Laurent Gbagbo, anciennement détenu à La Haye, le chef de file du PDCI avait déclaré : » La voie est libre pour une nouvelle alliance politique « . Mais la réalité est tout autre. Le PDCI peine à convaincre le FPI de le rejoindre au sein de la plateforme. Henri Konan Bédié s’est déjà heurté à un refus catégorique de Laurent Gbagbo. Avec la dernière sortie de Danon Djédjé, un second échec n’est pas loin.