Laurent Gbagbo a été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI), puis libéré sous condition, le vendredi 1er février 2019. Depuis, l’ex-chef d’ État ivoirien a élu domicile en Belgique aux côtés de sa seconde épouse et de son fils. Mais il est de plus en plus question du retour du « Woody » de Mama au bord de la lagune Ébrié. Mamadou Touré garde plutôt les yeux rivés en direction de la CPI.
Mamadou Touré, le regard tourné vers la CPI
Laurent Gbagbo retrouvera-t-il finalement la terre de ses ancêtres? Cette brûlante question circule sur les lèvres des millions de partisans du président-fondateur du Front populaire ivoirien (FPI). Une fois la libération de leur mentor acquise, ces derniers ont nourri l’espoir de le retrouver parmi eux. Mais, quinze jours après son acquittement, l’ époux de Simone Gbagbo a fini par se contenter de la liberté sous condition.
Et pourtant, le 15 janvier 2019, la chambre d’ appel avait ordonné la libération sans condition de l’ancien plus célèbre prisonnier de La Haye, ainsi que de son codétenu, Charles Blé Goudé. Par la suite, l’ on apprendra que « la chambre d’ appel a décidé à l’ unanimité l’ ajout d’un ensemble de conditions qui assortissent la mise en liberté ». Il est fait obligation à l’ ex détenu de demeurer dans un État membre de la Cour pénale internationale. Le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’ Ivoire n’est donc pas à l’ ordre du jour. Un rêve s’est brisé chez les militants du FPI.
Du côté des autorités ivoiriennes, l’ on joue la carte de la mesure sur le sujet. Lors de l’ émission Appels sur l’ actualité du jeudi 25 avril 2019, animée par Juan Gomez et diffusée sur RFI, Mamadou Touré a réaffirmé la position du gouvernement. Ce cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir) affirmé que « le sort de Laurent Gbagbo est encore pendant à la Cour pénale internationale ».
« Nous avons pris note de cette procédure. Il faut laisser la procédure aller à son terme, et après cette procédure, il reviendra à Laurent Gbagbo de décider de ce qu’il veut faire, et s’il décidait de retourner en Côte d’Ivoire, qui est son pays, il en parlera certainement avec son frère, Alassane Ouattara« , s’est-il prononcé . Le ministre de Promotion de la jeunesse et de l’Emploi des jeunes, qui avait face à lui Alain Lobognon, s’ est insurgé contre les propos du député de Fresco soutenant que Laurent Gbagbo devrait rentrer en Côte d’ Ivoire. « Cette position d’ Alain Lobognon et de son leader (Guillaume Soro) malheureusement n’a été affichée que quand ils ont eu des ambitions présidentielles, ce qui ne les rend pas crédibles », a déclaré Mamadou Touré.