Alassane Ouattara a reçu son homologue du Niger, Mahamadou Issoufou, en visite d’amitié et de travail en République de Côte d’Ivoire, le week-end dernier. A la suite d’entretiens « fructueux », selon les deux chefs d’Etats, le président ivoirien a appelé le Niger, pays enclavé, à prioriser les ports ivoiriens pour ses différentes transactions.
Alassane Ouattara offrirait-il les ports ivoiriens aux hommes d’Affaires nigériens ?
Lors des discours conjoints qui ont sanctionné les travaux des deux hommes d’Etat, Alassane Ouattara n’a pas manqué de féliciter le président Issoufou pour le travail qu’il abat à la tête de la « task force » de création de la monnaie unique de la CEDEAO. Cette « task force » est composée du Ghana, du Nigéria, de la Côte d’Ivoire et du Niger. Après avoir déploré la faiblesse des échanges entre les deux pays, dont les exportations de la Côte d’Ivoire vers le Niger sont estimées à 32 milliards de FCFA, et ceux du Niger vers la Côte d’Ivoire se chiffrant à 8 milliards F CFA, Alassane Ouattara a émis un vœu.
« En effet, en dépit des énormes potentialités de nos deux pays, le volume des échanges demeure très faible. Et cela, nous l’avons déploré. Nous sommes donc accordés sur la nécessité de dynamiser ces échanges à travers l’identification de secteurs d’échanges prioritaires, tels que l’agriculture, l’élevage, le transport, ainsi que la promotion des investissements dans nos deux pays. A cet égard nous invitons le gouvernement et les populations nigériennes à s’approprier le Port autonome d’Abidjan, et le port sec de Ferkessédougou, dont les travaux débuteront très prochainement, afin de bénéficier de leur extraordinaires atouts », a déclaré le président Alassane Ouattara.
Cette déclaration pourrait conforter ceux des Ivoiriens qui accusent le président Alassane Ouattara d’être au service des étrangers. Il y’a surement de quoi s’inquiéter quand l’on sait que les nigériens en Côte d’Ivoire se sont accaparé et en quasi-monopole des pans entiers de l’économie ivoirienne, à savoir le secteur de la vente de bois, l’importation et la commercialisation de poisson thon frais sur l’ensemble du district d’Abidjan. Des filières entières verrouillées par les nigériens, et dont l’accès est presqu’impossible aux Ivoiriens.
Il faut cependant ajouter que les autorités ivoiriennes aspirent à faire du Port autonome d’Abidjan un hub en Afrique. Aussi, appeler les pays qui n’ont pas de façade maritime à user de ces installations portuaires pour leurs différentes transactions internationales ne pourra que concourir à l’atteinte de cet objectif.