Amadou Soumahoro, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, est l’objet de vives critiques de la part des groupes parlementaires de l’opposition. Ceux-ci l’accusent de violer la constitution ivoirienne pour avoir réussi à faire passer au vote la formation du bureau de l’Assemblée nationale, là où des consultations étaient attendues. Dans la déclaration ci-dessous du Mouvement pour la promotion des valeurs nouvelles en Côte d’Ivoire (MVCI) dont afrique-sur7 a reçu copie, son Président Sékongo Félicien ‘’dénonce les pratiques anti-démocratiques en vigueur dans notre pays depuis l’avènement du parti-Etat RHDP qui œuvre à plonger la Côte d’Ivoire dans une crise institutionnelle destructrice des acquis démocratiques chèrement obtenus.’’
Amadou Soumahoro accusé de violer la Constitution ivoirienne
Dans la journée du lundi 6 Mai 2019, les députés ivoiriens ont été convoqués à une séance plénière en vue, selon l’ordre du jour établi, de procéder à l’élection du Bureau de l’Assemblée Nationale. A l’issue de cette séance, un Bureau composé uniquement des députés membres du RHDP a été communiqué, nonobstant la vive protestation des députés membres des groupes parlementaires PDCI-RDA, Rassemblement et Vox populi.
En effet, l’article 8 du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale stipule que le Bureau de cette Institution doit être le reflet de la configuration politique de l’institution, quand la Constitution ivoirienne en son article 100, précise que l’opposition parlementaire dispose de droits lui garantissant une représentativité adéquate et effective dans toutes les instances du Parlement.
Le MVCI constate pour la nième fois que les textes de l’Assemblée Nationale ainsi que ceux la Constitution ivoirienne, ont été violés. C’est d’ailleurs une première dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, depuis l’instauration du multipartisme, que des députés soient convoqués pour élire un Bureau de l’Assemblée Nationale, là où les textes du règlement intérieur de ladite Institution obligent à la consultation des différents groupes parlementaires constitués, à l’effet de garantir à ce Bureau son caractère inclusif et légitime.
Il est aberrant de voir qu’au lieu de s’atteler à s’accorder avec les groupes parlementaires sur une liste représentative pour impulser davantage la promotion de la démocratie au sein de l’Assemblée Nationale, monsieur Amadou Soumahoro et le RHDP continuent de violer les textes et lois de la république pour satisfaire leur besogne. Cette attitude du RHDP perturbe gravement le fonctionnement de l’institution censée défendre les intérêts des populations et constitue en raison de tous les manquements constatés, un véritable recul démocratique en Côte d’Ivoire.
Pour leur bonne information, le RHDP devrait savoir que le Bureau de l’Assemblée Nationale ne saurait être assimilé à un cabinet du président de l’Assemblée Nationale. Sa mise en place et sa composition ne sauraient également être tributaire du bon vouloir de quiconque, mais basées plutôt sur l’exécution des textes existants au sein de l’institution et sur le respect de la Constitution.
En conséquence, le MVCI dénonce les pratiques anti-démocratiques en vigueur dans notre pays depuis l’avènement du parti-Etat RHDP qui œuvre à plonger la Côte d’Ivoire dans une crise institutionnelle destructrice des acquis démocratiques chèrement obtenus.
Le MVCI interpelle le Conseil Constitutionnel quant aux manquements graves constatés, avec leur lot de violations flagrantes des textes régissant le fonctionnement de l’Assemblée Nationale.
Le MVCI soutient la position des groupes parlementaires PDCI-RDA, Rassemblement et Vox populi, et les appelle à agir davantage afin d’éviter à notre pays un Etat de non droit où régnera en violation de la loi fondamentale, une confusion des pouvoirs.
AGIR POUR LE PEUPLE, NOTRE DEVOIR !
Fait à Abidjan, le 7 Mai 2019
Pour le MVCI
Le Président du Grand Conseil
Félicien K. SEKONGO