L’établissement de la nouvelle Carte nationale d’Identité ivoirienne suscite d’ores et déjà des polémiques. Le ministre Sidi Touré est venu en rajouter en annonçant que l’opération sera payante, contrairement à celle gratuite de 2009.
Coût de la CNI, la comparaison du ministre Sidi Touré qui fait polémique
Des millions d’Ivoiriens attendent le renouvellement de leur Carte nationale d’Ivoire (CNI) qui expire pour la plupart en juillet 2019. Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Sidiki Diakité avait alors annoncé dans les colonnes du journal gouvernemental, Fraternité Matin, le 1er mars dernier, que l’opération allait être lancée dès la « mi-avril », ou dans le pire des cas « au moins deux mois avant juillet 2019 ». Ajoutant par ailleurs que toutes les dispositions avaient été prises pour que les CNI soient renouvelées au fur et à mesure.
Mais plus de deux mois après cette annonce, l’opération n’a pas encore démarré, et les Ivoiriens s’interrogent sur son effectivité. La société belge Semlex a néanmoins remporté l’appel d’offres pour le renouvellement des Cartes nationales d’identité, précédemment confié à la société française Idemia.
La première polémique tient du fait que le fabricant belge de passeports Semlex a été perquisitionné et suspecté de blanchiment d’argent et de corruption, par les autorités judiciaires de la Belgique. D’où une atteinte à sa crédibilité.
En vertu du contrat signé entre l’État ivoirien et Semlex Côte d’Ivoire, le 8 avril 2019, la société belge gagne un marché de 460 milliards de francs CFA pour ces cartes biométriques. Aussi, le gouvernement a décidé de faire payer 5 000 francs CFA à chaque requérant pour avoir sa CNI, contrairement à l’opération qui fut totalement gratuite en 2009.
Lors du Communiqué final du Conseil des ministres, de ce mercredi 8 mai, le ministre Sidi Touré a cru bon de justifier le fait que l’opération soit tarifée.
« Les uns et les autres verront leurs cartes renouvelées dans le délai avant la fin de l’année. Le Gouvernement est bien conscient de l’utilité de ce document pour la réalisation des actes de la vie quotidienne. Les mesures seront prises au fur et à mesure pour ne pas qu’il y ait un flottement quelconque. Le coût moyen de la carte d’identité sera de 5000 FCFA contre 14 000 FCFA au Sénégal », a déclaré le porte-parole du gouvernement.
Et pourtant, à en croire une source au sein de la Direction des élections du Sénégal, l’obtention de la Carte nationale d’identité sénégalaise est gratuite. C’est l’établissement d’un duplicata qui nécessite des frais de timbre fixé à 10 000 francs CFA. Le ministre a donc fait une sortie de route.
Cette comparaison n’a donc pas été du goût d’un internaute qui a aussitôt réagi en ces termes : « Au Sénégal, l’indemnité de logement pour les enseignants est de 100.000 FCFA. Le Sénégal n’a plus de Sénateurs inutiles et « budgétivores ». Le Sénégal envisage de supprimer le poste de Premier ministre, etc. Comme voulez-vous vous comparer au Sénégal. » Avant d’interroger le membre du gouvernement : « Donc qu’en dites-vous ? »