L’avocate Habiba Touré a promptement réagi à l’accusation de Mme Martine Kéi Vao, présidente de l’ONG « Solidarité wê ». Cette dernière révélait que ces avocats qu’elle avait coptés pour l’accompagner dans le dossier du massacre des Wê, veulent s’en accaparer.
Les vérités de Me Habiba Touré sur le dossier Wê
L’affaire du massacre des Wê intervenue depuis la crise de 2002, et qui s’est accentuée avec la crise postélectorale de 2010-2011, continue de créer des dissensions. Après les empoignades verbales entre l’ex-première dame Simone Gbagbo et la ministre Anne Désirée Ouloto à propos du « génocide Wê », c’est au tour de Martine Kéi Vao et Me Habiba Touré de se lancer des piques.
Accusée avec d’autres confrères de vouloir faire sienne le dossier Wê devant la Cour pénale internationale (CPI), Me Habiba Touré a tenu à dire sa part de vérité dans cette affaire. « Vous croyez vraiment que les élucubrations de cette dame, qui se prévaut d’une association qu’elle ne représente plus, les intéressent ? » s’est-elle interrogée, avant de donner les priorités de son combat.
A en croire l’avocate rattachée au Barreau de la Seine-Saint-Denis, près la Cour d’Appel de Paris, il s’agit pour elle d’œuvrer à ce que les poursuites soit effectivement engagées par la procureure Fatou Bensouda avant la fin de son mandat en 2021. C’est donc ce à quoi elle s’attèle avec son confrère Me Rodrigue Dadjé. Elle ajoute par ailleurs qu’en plus des 5 000 victimes déjà recensés, elle continue de recevoir des dossiers de victimes.
Refusant d’accorder du crédit aux accusations de Mme Kéi Vao, Me Habiba Touré précise : « Quand on est Avocat, et que l’on représente maintenant presque 5000 victimes devant la CPI pour les graves exactions intervenues dans l’Ouest, on doit s’attendre à essuyer des coups. »
Elle indique toutefois son véritable cheval de bataille : « Les victimes veulent la justice. Elles veulent pouvoir récupérer leurs terres, leurs biens. Elles veulent pouvoir être reconnues et obtenir justice. C’est de ces victimes qu’il faut parler, elles ont vécu trop de drames pour continuer d’être ignorées », avant de conclure : « Le reste n’est que distraction de mauvais goût. »
Notons que Mme Martine Kéi Vao accuse, en plus de Me Habiba Touré, Me Rodrigue Dadjé, Demba Traoré et Nady Bamba, de vouloir l’éjecter de la défense des droits du peuple wê devant les tribunaux internationaux.