Pierre Claver Maganga Moussavou a été démis de ses fonctions de vice-président par le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo mardi. Aucune raison n’a été avancée pour justifier cette décision présidentielle.
Ali Bongo se débarrasse de son vice-président.
Le Gabon est sans vice-président depuis mardi soir. Un communiqué de la présidence gabonaise a annoncé le limogeage de Pierre Claver Maganga Moussavou. « Par décret du président de la République, il est mis fin aux fonctions du vice-président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou », informe le communiqué présidentiel. Le poste de vice-président de la République avait été restauré en 2017 et confié à cet opposant à Ali Bongo, candidat malheureux à la présidentielle de 2016.
Comme le vice-président, le ministre de l’Environnement a été destitué. « Il est mis fin aux fonctions du ministre des Forêts et de l’Environnement, chargé du Plan Climat, Guy-Bertrand Mapangou », a ajouté la présidence dans le même communiqué. Le texte souligne d’ailleurs que le ministère des Forêts et de l’Environnement est placé sous l’autorité directe du Premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé.
Si la présidence n’a donné aucun détail sur les raisons de ces limogeages, les appels à la démission de M. Mapangou s‘étaient multipliés ces derniers jours dans la presse et la société civile gabonaises. Ceci à cause d’un scandale dénommé « kévazingogate », une affaire de trafic de bois précieux interdits d’exploitation qui secoue le pays.
Comme le révèle l’AFP, près de 5000 mètres cube de kévazingo, une essence rare très prisée en Asie, d’une valeur d’environ 7 millions d’euros (4,5 milliards de franc CFA), avaient été découverts dans deux sites d’entreposage appartenant à des sociétés chinoises fin février et début mars. Une partie du kévazingo était chargée dans des conteneurs sur lesquels figurait le tampon du ministère des Eaux et Forêts indiquant une cargaison d’okoumé, une essence de bois dont l’exploitation est autorisée.
Après la découverte de ces documents falsifiés, le responsable de ce ministère au port et son équipe avaient été arrêtés, soupçonnés d’implication dans ce trafic. Plusieurs hauts cadres ont déjà été suspendus de leurs fonctions, dont le directeur de cabinet du ministère des Eaux et Forêt ainsi que celui de l’Economie, la semaine dernière.