Charles Blé Goudé entend pousser sa loyauté à Laurent Gbagbo jusqu’au bout. Lors du pré-congrès de son parti, le président du COJEP a indiqué qu’il ne briguera nullement la Magistrature suprême en Côte d’Ivoire tant que son mentor est toujours en activité.
Charles Blé Goudé, sa loyauté à Gbagbo
De tous les jeunes politiciens ivoiriens qui ont été nourris à la mamelle politique de l’opposant, puis du président Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé apparaît de loin comme celui qui est resté fidèle à son mentor. Dans l’opulence comme dans la souffrance. Dans l’opposition, au pouvoir, pendant la guerre et même en prison. L’ancien Secrétaire général de la FESCI avait en effet abandonné ses études de Communication politique à Manchester pour venir sonner la mobilisation des patriotes ivoiriens lors de l’éclatement de la crise militaro-politique de 2002.
Pendant la crise postélectorale, le « Général de la Rue » était encore là pour galvaniser les Ivoiriens à défendre le pouvoir par des manifestations aux mains nues, selon la vision de son mentor. À la chute du régime Gbagbo, en avril 2011, l’ex-leader de la défunte galaxie patriotique s’était réfugié au Ghana, alors que son mentor était arrêté, puis transféré à La Haye. Mais, ironie du sort, Charles Blé Goudé ne tardera pas à rejoindre celui qui a fait de lui Ministre de la Jeunesse dans son dernier gouvernement.
Dans le centre pénitentiaire de Scheveningen, les deux hommes ont passé 5 années, se côtoyant tous les jours. Cependant, une certaine opinion affirmait que Charles Blé Goudé en voulait terriblement à Laurent Gbagbo au point de lui manquer quotidiennement de respect. Ses détracteurs vont plus loin pour dire que le jeune leader accuse l’ancien président d’être la cause de ses malheurs, jusqu’à son incarcération dans la prison de la Cour pénale internationale (CPI).
Mais lors du pré-congrès du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), tenu le 18 mai dernier, Charles Blé Goudé s’est voulu on ne peut plus clair sur toutes ces accusations portées contre lui. « Gbagbo n’est pas mon ami, Gbagbo est mon père, Gbagbo est mon maître… Quelle drogue ai-je pris à tous ces moments allégués pour lui manquer de respect ou même refuser de laver l’assiette dans laquelle je l’ai moi-même servi…», s’est-il voulu formel.
Et pour témoigner sa loyauté et sa fidélité à son mentor Laurent Gbagbo, le « Génie de Kpo » ajoute : « La conclusion de Laurent Gbagbo sera mon introduction. » Il entend ainsi dire que tant que Gbagbo sera actif politiquement, il ne fera que le soutenir. Cette loyauté prend ainsi à contre-pied les relations tumultueuses actuelles entre Guillaume Soro et son mentor Alassane Ouattara.