Si la loi fondamentale ivoirienne est respectée à la lettre, la prochaine élection présidentielle ivoirienne devrait se tenir en octobre 2020. Si cette date ne pose pour l’instant pas de problème particulier, c’est surtout l’atmosphère pré-électorale qui donne des inquiétudes, tant les tensions entre les différents états-majors des potentiels candidats, et les conflits intercommnautaires qui ont cours à travers le pays sont légion.
Que d’inquiétudes autour de l’élection présidentielle de 2020
A 17 mois de la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire, la météo politique annonce quelques orages à l’horizon, tant le climat ne saurait rassurer quant à un scrutin libre, juste, transparent et apaisé. Ce constat est d’autant plus évident que les tensions actuelles qui résultent du divorce entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, alliés lors des présidentielles de 2010 et 2015, présagent des « risques sérieux de conflit ».
Plusieurs questions essentielles n’ont en effet pas encore trouvé de réponses, et pourtant, elles constituent des conditions sine qua non à un paysage plus rassurant avant, pendant et après les élections. Il s’agit entre autres de la réforme de la Commission électorale Indépendante (CEI), de la révision du Code électoral, de la mise à jour de la liste électorale, et surtout la représentation au sein du Conseil constitutionnel, juge suprême de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
Il y a également la suppression de la limitation d’âge dans les conditions d’éligibilité à l’élection présidentielle. Ouvrant ainsi la voie à la vieille classe politique, Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo notamment, à présenter leur candidature pour le scrutin présidentiel de 2020. Une sorte de remake de celui de 2010. Et, selon les lois de la science, les mêmes causes produisant les mêmes effets, le cocktail est là, prêt à exploser.
La volonté du président Ouattara de se présenter pour un troisième mandat en 2020 est à n’en point douter, un autre risque majeur pour retomber dans les travers du passé. Son divorce d’avec Guillaume Soro, ancien chef rebelle et ancien Président de l’Assemblée nationale, augure d’une certaine tension entre les deux personnalités, dont le bastion électoral est le Nord ivoirien.
Même si les autorités ivoiriennes s’évertuent à rassurer la population quant à organiser des crédibles et apaisées, il n’en demeure pas moins que la tension est totalement perceptible. En témoignent les violences qui ont émaillé les récentes élections municipales et régionales.
En outre, les affrontements intercommunautaires observés ces derniers temps à Zouan-Hounien, Bin-Houyé, Agboville, Ndouci, Sipilou, Abengourou, Béoumi et Kocumbo, pour ne citer que ces localités, constituent des prémices de ce que pourrait être le paysage politique de 2020 si rien n’est fait.
Il s’avère donc impérieux pour la classe politique ivoirienne de s’asseoir et trouver des compromis salvateurs pour un lendemain meilleur pour la Côte d’Ivoire. Au risque de replonger le pays dans une autre aventure aux conséquences incalculables.