Dix-sept ans après sa mort, Jonas Savimbi divise la classe politique angolaise. La dépouille de l’ ancien chef rebelle devait être remise à l’ UNITA afin d’être inhumée dans sa ville natale le samedi 1er juin 2019. Mais depuis, le gouvernement angolais ne s’est pas encore exécuté.
Jonas Savimbi, pomme de discorde entre pouvoir et opposition
Jonas Savimbi a été tué par l’ armée angolaise le 22 février 2002. Cet ancien chef rebelle, dix-sept ans après sa mort, est au centre d’ une discorde entre le pouvoir de l’ Angola et l’ opposition. Alors que l’ UNITA se prépare à recevoir le corps de Jaguar Negro dos Jagas, surnom de Savimbi, afin de procéder à son enterrement dans son village natal, le parti d’ opposition attend toujours.
Du côté des tenants du pouvoir, l’ on soutient que c’ est plutôt l’ UNITA qui n’ a pas récupéré la dépouille de Jonas Savimbi, le mardi 28 mai 2019. Cette déclaration est bottée en touche par l’ opposition, convaincue que le gouvernement a changé de plan « à la dernière minute », comme le soutient Alcides Sakala Simoes, porte-parole de l’ UNITA. « Nous ne savons pas où se trouve le corps… Ils essaient d’humilier l’UNITA », a-t-il confié à l’ AFP.
Cependant, le pouvoir angolais soutient autre chose. Pour le ministre d’ Etat Pedro Sebastiao, la faute revient plutôt à l’ UNITA. « L’ UNITA a créé une impasse… Ils n’ étaient pas présents à Luena. En leur absence, nous avons laissé le corps dans une caserne militaire », a-t-il clamé.
Durão Cheya Savimbi, fils de Jonas Savimbi, semble désemparé par cette situation. « Qu’ est-ce qu’on va faire maintenant ? Et puis, est-ce que la dépouille qui est là est vraiment papa ? Cela nous pose vraiment un problème « , a-t-il cherché à savoir au micro de RFI. Il a poursuivi en affirmant que cette situation va « gêner, vraiment, le rapport entre le gouvernement actuel et les gens qui ne pensent pas forcément comme eux. Il faut qu’ils acceptent qu’ en Angola, il y en a qui sont pour l’ UNITA, il y en a qui sont pour le MPLA, il y en a qui sont pour les autres partis politiques. Moi, je pense qu’ on vient de rater une bonne occasion pour qu’ on puisse créer une bonne ambiance pour la réconciliation nationale ».