Pour le renouvellement de la Carte nationale d’identité (CNI), les autorités ivoiriennes ont choisi Semlex. Le hic, c’est que cet opérateur belge spécialisé dans la confection de passeports biométriques traîne beaucoup de casseroles.
Semlex, un choix très controversé pour les nouvelles CNI
A la suite d’un appel d’offre restreint lancé par la défunte Office nationale d’identification (ex-ONI), à laquelle avait postulé les entreprises Gemalto (Pays-Bas), Idemia (France), Snedai/Zetes (Côte d’Ivoire – Belgique) et Semlex (Belgique), le choix a finalement été porté sur la dernière citée. Ce choix a été entériné par le gouvernement ivoirien lors du Conseil des ministres du 10 avril dernier. Les récentes révélations de La Lettre du Continent indiquent cependant que ce choix est loin d’être fortuit.
Une personnalité très proche du pouvoir d’Abidjan aura pesé de tout son poids pour décrocher ce contrat très juteux pour la société belge Semlex. En effet, selon le confrère, David Ouattara, le fils du président ivoirien Alassane Ouattara, s’est personnellement investi pour que Semlex remporte le marché. Il s’agît d’un contrant de 12 ans portant sur la somme de 460 milliards de FCFA en vue de la réalisation de 36 millions de documents biométriques. Le ministre d’Etat Hamed Bakayoko, Adama Bictogo et Sidi Kagnassi, qui soutenaient chacun, des entreprises ayant soumissionné à cet appel d’offres, ont tous plié l’échine devant le fils du président.
Et pourtant, Semlex n’était pas la société qui présentait le meilleur dossier pour ce contrat. L’on note par ailleurs que cette société belge est empêtrée dans une affaire de blanchiment d’argent et de corruption. Le parquet fédéral avait fait exécuter, en janvier 2018, des perquisitions au siège de la société uccloise Semlex et au domicile de son patron, Albert Karaziwan.
La justice belge reproche principalement à Semlex la manière dont elle obtient des contrats de fourniture de systèmes d’identification et de documents d’identité biométriques en Afrique. Le dernier cas qui a fait déborder le vase est celui de la République démocratique du Congo (RDC), où cette société était de connivence avec un proche de l’ancien président Joseph Kabila, à qui elle reversait d’importantes rétro-commissions.
Ceci pourrait expliquer pourquoi les autorités ivoiriennes ont fixé le coût de cette CNI à 5 000 FCFA par requérant.