Guillaume Soro n’en finit pas de réveiller sa nostalgie à propos de la présidence de Laurent Gbagbo. Et pourtant, il l’avait combattu. Politiquement et militairement. Ses regrets sont inhérents à ses difficultés actuelles avec le pouvoir Ouattara.
Le mea culpa de Guillaume Soro envers Gbagbo
Guillaume Soro a été contraint de démissionner de la présidence de l’Assemblée nationale ivoirienne, le 8 février 2019, à cause de son refus d’adhérer au RHDP unifié d’Alassane Ouattara. Et depuis, les relations entre l’ancien leader des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) et le camp présidentiel se sont fortement dégradées. N’étant plus astreint au devoir de réserves, le président du Comité politique ne manque donc aucune occasion pour fustiger les attitudes « peu républicaines » et « antidémocratiques » du régime Ouattara.
S’il y a des remords que Soro Guillaume éprouve, c’est bien la gestion du pouvoir d’État sous Laurent Gbagbo, où il était traité avec des honneurs dus à son rang, indifféremment de ses choix politiques. À Kinshasa depuis jeudi pour prendre part aux obsèques de l’ancien Premier ministre congolais Étienne Tshisékédi, l’ancien chef du Parlement ivoirien n’a pas manqué de donner ses nouvelles de Kin.
Avec les honneurs qu’il a reçus en République démocratique du Congo (RDC), Soro s’est souvenu du temps de Laurent Gbagbo. « Autrefois, ce fut bien meilleur. Du moins, du temps où Gbagbo était Président. Oui, j’en atteste : à cette époque le Premier ministre que j’étais pouvait solliciter avec succès le Salon Présidentiel », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Loin de moi l’idée de vouloir dédouaner Gbagbo de tout, mais la vérité est implacable. Gbagbo ne considérait pas le salon Présidentiel comme les Illuminati considèrent le Graal. »
Lors de ses tournées dans le nord ivoirien, le Député de Ferkessédougou a également avoué que Gbagbo l’avait prévenu de ce qui lui arrive ces derniers temps avec ses désormais anciens camarades de l’ex-Rassemblement des républicains (RDR)
Notons que Guillaume Soro a été nourri à la mamelle politique de Laurent Gbagbo, alors qu’il était encore opposant, avant de rejoindre le parti d’Alassane Ouattara qu’il a aidé à accéder à la Magistrature suprême. Pour avoir côtoyé ces deux hommes d’État, Soro est formel, le sens de l’Etat de Gbagbo est nettement meilleur à celui de Ouattara.
Une confession qui en dit long sur l’état d’esprit actuel de l’ancien chef rebelle.