Guillaume Soro a pris part aux obsèques de Félix Tshiskedi en République démocratique du Congo (RDC) le weekend dernier. Depuis Kinshasa, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne n’a pas manqué de lancer des piques en direction du pouvoir d’Abidjan. Il explique comment il a évité de se faire humilier.
Guillaume Soro, donneur de leçons
Ami de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, fils d’Etienne Tshisekedi, Guillaume Soro a effectué le déplacement en République démocratique du Congo afin d’assister aux obsèques de l’ancien Premier ministre congolais. Dans une publication sur sa page Facebook, le député de Ferké a exprimé sa surprise face à l’accueil officiel que lui ont réservé les autorités congolaises.
« Oui, bien sûr, j’ai connu dans une autre vie et de grands présidents comme les Eyadéma père, Omar Bongo père, Mouammar El Kadhafi, Blaise Compaoré pour ne citer que ceux-là. Mais eux avaient démystifié le pouvoir. Ils me prenaient comme un fils. Avec eux, je n’étais pas traumatisé. Je pouvais me permettre de les appeler à tout moment. De débarquer chez eux sans prévenir : c’était un autre niveau, peut-être une autre époque .D’ailleurs, c’est ce que je fais avec le président Sassou, l’un rare des présidents chez qui je peux débarquer sans prévenir. Ou m’inviter en intrus à sa table pour prendre le petit-déjeuner », a écrit Guillaume Soro. Faut-il comprendre qu’en Côte d’Ivoire, l’ex-patron de l’hémicycle ne bénéficie pas de ses largesses ? Il est clair qu’il donne des leçons d’humilité à ses alliés d’hier.
Dans sa publication, le président du Comité politique critique subtilement les tenants du pouvoir en Côte d’Ivoire. Il dénonce le changement qui s’est opéré en eux depuis leur accession à la magistrature suprême.
« Je ne voulais surtout pas subir une humiliation. J’imagine que le régime au pouvoir en République de Côte d’Ivoire s’empresserait de dire que je suis un usurpateur. D’autant que j’avais entendu dire que l’ambassadeur Diané Mamadi (un de mes aînés appréciés et modérés) serait le représentant du Président Ouattara à ces obsèques. Je ne cherche pas palabre comme on dit chez nous en Côte d’Ivoire. J’ai pris mes précautions », a ajouté Guillaume Soro.
Je ne voulais surtout pas subir une humiliation. J’ai clarifié la situation avec le protocole Kinois et j’ai demandé à aller m’asseoir dans la foule de militants. C’est là que je voyais ma place de citoyen lambda dorénavant.