Dimanche 23 juin 2019, réunis à Agboville (Sud) la Conférence des évêques catholiques de Côte d’ Ivoire ont porté un important message au gouvernement ivoirien. Les hommes religieux ont évoqué l’épineuse question du désarmement.
Les armes circulent encore, selon les évêques
La question du désarmement est remise au gout du jour par les évêques catholiques de Côte d’ Ivoire. En effet, lors de la 113e assemblée plénière qui s’est tenue à Agboville le dimanche 23 juin 2019, ces guides religieux ont demandé aux autorités ivoiriennes « au nom de la paix, de poursuivre et d’achever le processus du désarmement, car les armes circulent encore dans notre pays et ce n’est un secret pour personne ».
« Tous, désarmons nos cœurs, nos bouches et nos bras, car il y va de la vie de notre nation. Nous lançons cet appel à tous nos concitoyens et à tous les habitants de ce pays : acteurs politiques, jeunes, hommes et femmes de médias, guides religieux : Évitons-nous une autre guerre ! », ont lancé les évêques.
Il ne faut pas oublier que selon Fidèle Sarassoro, directeur général de l’ex-Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (ADDR), le processus de désarmement « a couté d’octobre 2012 à octobre 2015, 210 millions de dollars (105 milliards F CFA ». Malgré cette manne financière injectée dans le désarmement, les évêques estiment qu’à « chaque conflit intercommunautaire, des armes blanches et des armes de guerre » sont « régulièrement et professionnellement utilisées, ce qui est de nature à traumatiser nos populations ».
« À l’approche des échéances électorales de 2020, il règne un climat de peur généralisée au sein de la population; peur liée à la réalité des conflits intercommunautaires récurrents, aux questions d’insécurité, du foncier, de l’occupation illicite des forêts classées, de l’orpaillage clandestin et des problèmes relatifs à l’identité ivoirienne », ont ajouté les religieux.
Outre les évêques ivoiriens, Henri Konan Bédié, suite aux affrontements intercommunautaires survenus à Béoumi (centre de la Côte d’ Ivoire), avait également appelé « à la responsabilité des pouvoirs publics d’entamer et de réussir avant l’élection d’octobre 2020, l’opération de désarmement ».