La Cour de justice de la République (CJR) avait classé l’affaire du Bombardement de Bouaké impliquant trois anciens ministres français. Les familles des victimes n’entendent cependant pas rester les bras croisés. Elles viennent de porter l’affaire devant la CEDH.
Bombardement de Bouaké, les familles devant la CEDH
Novembre 2004, Laurent Gbagbo lançait l’opération Dignité pour la destruction des sites stratégiques de la rébellion armée qui attaquait son régime et la libération des zones assiégées. L’opération qualifiée au départ de véritable réussite avec des frappes aériennes, avait été stoppée nette par l’armée française par la destruction au sol de tous les aéronefs ivoiriens. Et pour cause, l’aviation ivoirienne avait bombardé le cantonnement français de Bouaké, tuant au passage neuf militaires français, un civil américain, et faisant 38 soldats blessés.
Près de quinze ans après ces faits tragiques, aucun responsable n’a encore été sanctionné devant les tribunaux. Et ce, en dépit des nombreuses poursuites qui avaient été engagées contre les présumés auteurs du Bombardement de Bouaké. La Cour de justice de la République (CJR), agissant en dernier recours, avait d’ailleurs abandonné les charges contre d’anciens ministres français d’alors, notamment Dominique de Villepin (Intérieur), Michèle Alliot-Marie (Défense) et Michel Barnier (Affaires étrangères).
Mais les familles et ayants droit des victimes ont une tout autre approche de l’affaire. Refusant d’être laissés pour compte, ces derniers ont décidé de saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour faire droit à leurs parents disparus dans ce bombardement, qui est du reste, loin d’avoir livré tous ses secrets. Jean Balan, l’avocat des familles est donc à pied d’oeuvre pour transmettre le dossier à cette juridiction paneuropéenne.
L’affaire du bombardement de Bouaké qui avait attiré la foudre du gouvernement français sur Laurent Gbagbo est visiblement loin de son épilogue.