Une plainte visant Henri Konan Bédié a été déposée auprès de la justice ivoirienne par le Collectif des jeunes leaders, depuis le 14 juin 2019. Un épisode judiciaire pourrait donc démarrer pour le président du PDCI (Parti démocratique de Côte d’ Ivoire).
Henri Konan Bédié bientôt devant les tribunaux ?
Le Collectif des jeunes leaders a saisi le procureur de la République le vendredi 14 juin 2019 en vue de porter plainte contre Henri Konan Bédié pour « incitation à la haine et à la violence ». Les plaignants font référence aux propos tenus par le président du PDCI, le mercredi 5 juin lors d’un échange avec ses militants. « Des déclarations de Monsieur Henri Konan Bédié, ancien chef de l’état en date du 5 juin 2019 à Daoukro sur PDCI 24, chaîne d’informations en ligne à Daoukro. Déclaration que nous jugeons incendiaire, haineux et xénophobe qui porte en mal la paix et la cohésion sociale en Côte d’Ivoire », peut-on lire dans le courrier déposé auprès du procureur de la République.
« Soucieux de la quiétude et de la stabilité retrouvées en Côte d’Ivoire après la longue crise que le pays a traversée, le collectif ne veut plus que les propos des hommes politiques viennent entraver la bonne marche de la nation engagée depuis l’avènement du président Alassane Ouattara à la tête de l’état », soutient le collectif.
Henri Konan Bédié, faut-il le rappeler, recevant des militants de son parti, avait tenu des propos qui avaient provoqué une onde de choc. « On fait venir des étrangers armés qui sont stationnés maintenant dans beaucoup de villages (…) Il faut simplement que nous soyons conscients, car le moment venu, nous agirons, pour empêcher ce hold-up sur la Côte d’ Ivoire, sous le couvert de l’orpaillage », avait lancé le patron du PDCI.
Il a aussi ajouté : « Nous avons fait venir des étrangers dans nos plantations de café, de cacao; et ensuite, les gens se sont installés à leur propre compte, et aujourd’hui, ils agressent les planteurs ivoiriens et se disputent même la propriété des terres. »
Le gouvernement ivoirien avait vigoureusement condamné cette sortie de Bédié. « Ces propos, d’une extrême gravité, appelant à la haine de l’étranger, sont de nature à mettre en péril, au-delà de la paix et de la cohésion sociale, l’unité nationale et la stabilité du pays », déclarait Sidi Tiémoko Touré, porte-parole du gouvernement.
Toutefois, le lundi 24 juin 2019, une dizaine d’orpailleurs clandestins ont été arrêtés à Adzopé, Sud de la Côte d’ Ivoire. Trois sites d’orpaillages ont été démantellés.