C’était chaud, jeudi 18 juillet 2019, à l’hémicycle entre le député Alain Lobognon et le ministre Sidiki Diakité lors de la présentation pour adoption, du projet de loi portant recomposition de la Commission électorale independante (CEI).
Alain Lobognon se braque contre le projet de recomposition de la CEI
Les débats font rage entre les députés de l’opposition ivoirienne et le ministre ivoirien de l’Intérieur Sidiki Diakité qui présentait, jeudi 18 juillet 2019, devant la commission des affaires générales et institutionnelles de l’Assemblée nationale, le projet de recomposition de la Commission électorale indépendante, adopté en Conseil des ministres début juillet.
En première ligne, le député de Fresco, Alain Lobognon qui a exigé le retrait pur et simple de ce projet. Dans son exposé des motifs, l’émissaire du gouvernement a en somme présenté un projet de recomposition de la CEI qui semble pour lui, la plus équilibrée que la Côte d’Ivoire n’ait jamais connue depuis son avènement à la démocratie. Des arguments qui susciteront toute de suite la colère du porte-parole du groupe parlementaire « Rassemblement », proche de l’ex-président du Parlement ivoirien, Guillaume Kigbafori Soro. « Faux », rétorquera-t-il.
À l’écouter, l’esprit de ce projet « contesté » reste encore très éloigné de l’ordonnance de la Cour africaine de justice et des droits de l’homme, prononcée en 2016. « Les choix du gouvernement ne respectent ni la lettre ni l’esprit des recommandations de la Cour africaine des droits de l’homme », fera-t-il savoir.
L’organe électoral doit selon lui, inspirer respect et confiance pour des élections apaisées. Ce qui n’est vraisemblablement pas le cas, à en croire les explications du député de Fresco. Qui ne manquera pas de faire remarquer la mise à l’écart de plusieurs formations politiques de premier plan dont le PDCI-RDA, le FPI, le MVCI, le RACI, dans les discussions devant aboutir à la mise en place d’une CEI consensuelle.
« Le gouvernement a tiré des accords des partis factices, proches du RHDP », a dénoncé Alain Lobognon avant de poursuivre: « Le projet de loi ne respecte en aucun point les recommandations de la Cour africaine des droits de l’homme. Malheureusement, sous le régime RHDP, notre pays viole la loi. Le gouvernement a refusé d’être au rendez-vous de la démocratie », croit-il savoir. Avant de réclamer, au nom de son groupe parlementaire, le retrait pur et simple de ce projet de loi. « Nous sommes non favorables à ce projet de loi et nous demandons son retrait pur et simple », a-t-il indiqué.