L’opposition ivoirienne continue de réagir à la sortie de Moussa Faki Mahamat à propos de la réforme de la CEI. Par la voix de Me DAKO ZAHUI Toussaint, Avocat et vice-président chargé des affaires juridiques, la plateforme de l’opposition « Ensemble pour la démocratie et la souveraineté » (EDS) vient d’apporter une cinglante réplique au président de la Commission de l’Union africaine (UA).
Réforme de la CEI, la déclaration de Me Dako Zahui (EDS)
» (…)À la suite du vote de cette loi et de sa promulgation, M. Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine (Ua), a cru bon de réagir. Il estime que l’Union africaine se félicite de ce que l’Arrêt rendu par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ait pris en compte l’arrêt de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), tel que cela ressort du préambule de la loi. C’est ce qu’il dit. Il salue donc l’ensemble de la classe politique, il salue les organisations de la société civile qui ont participé à cette démarche.
Mais une telle intervention appelle nécessairement une réaction de EDS (Ensemble pour la démocratie et la souveraineté). La réaction de M. Moussa Faki Mahamat vient mal à propos et appelle donc quelques observations. Tant dans sa forme que dans le fonds.
En la forme, c’est le président de la Commission de l’Union africaine qui félicite le gouvernement ivoirien et les acteurs politiques, tout comme les organisations de la société civile. Mais il est clair que le président de la Commission de l’Union africaine, d’une part, n’est pas l’Union africaine, l’organisation panafricaine. Et d’autre part, Monsieur Moussa Faki Mahamat n’est pas la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Sur cette base donc, sur la forme, sa déclaration ne concerne pas la Côte d’Ivoire et le peuple de Côte d’Ivoire.
Au fonds, le président de la Commission de l’Union africaine déclare qu’il suffise que le préambule fasse mention de la référence de l’arrêt rendu par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples pour que tout le travail fait par la haute juridiction africaine ait été pris en compte par les tenants du pouvoir en Côte d’Ivoire. Non ! Monsieur le président de la Commission de l’Union Africaine, le plus important, ce n’est pas la mention de l’arrêt dans le préambule. Le plus important, c’est qu’il s’agit d’un arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Le plus important, c’est qu’il s’agit d’une décision de justice qui a un caractère obligatoire. Et que de ce fait, s’impose à l’État de Côte d’Ivoire et aux personnes qui incarnent les institutions de la Côte d’Ivoire.
Le plus important n’est pas la mention faite dans le préambule. Mais le plus important, c’est que cette loi qui a été votée et qui est décriée a méprisé l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Le plus important, c’est que cette loi ait méprisé les principaux partis de la Côte d’Ivoire. Notamment EDS qui est une plate-forme constituée d’un certain nombre de partis politiques et non des moindres et le Pdci.
Cette loi a aussi méprisé les principales organisations de la société civile parce que les plus importantes ont été écartées au détriment des organisations constituées pour la circonstance. Cette loi a méprisé toute la dynamique de la réconciliation pilotée par EDS et son référent politique, le président Laurent Gbagbo. Le plus important c’est que cette loi a méprisé le consensus voulu par le peuple ivoirien. Le peuple de Côte d’Ivoire attend que Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine exhorte « ses amis » à être des artisans de paix, des artisans de la démocratie. Et par conséquent, Monsieur le Président devait exhorter l’organisation africaine à être le vecteur de la démocratie.
Voilà ce que souhaite EDS pour l’avenir de la Côte d’Ivoire et non des déclarations pour faire plaisir ou soutenir des amis. Il s’agit donc d’une simple déclaration qui n’a pas abordé le fond. Par conséquent le peuple de Côte d’Ivoire ne se sent pas concerné par cette déclaration. »
Pour EDS, Me Dako Zahui Toussaint
Avocat et Vice-président de EDS chargé des affaires juridiques