Affi N’guessan ne veut pas de la nouvelle CEI (Commission électorale indépendante) d’ Alassane Ouattara. Le président de l’une des branches du Front populaire ivoirien (FPI) a opposé un refus catégorique à la demande du chef de l’ État l’invitant à siéger au sein de la structure dirigée par Youssouf Bakayoko.
La « gifle » d’Affi N’guessan à Alassane Ouattara
Pour Affi N’guessan, il n’est pas question que le Front populaire ivoirien fasse partie de la Commission électorale indépendante telle que voulue par les autorités ivoiriennes. L’opposition ivoirienne a déjà montré son hostilité à la nouvelle configuration de la CEI. Sollicité par Alassane Ouattara et son gouvernement afin d’intégrer la commission électorale, Affi N’guessan a opposé un refus catégorique.
« Nous avons été sollicités par le gouvernement pour désigner un représentant à la Commission électorale indépendante (CEI), nous avons répondu que nous ne nous sentons pas concernés », s’est prononcé l’ex-Premier ministre de Laurent Gbagbo dans les colonnes de Jeune Afrique.
Et le député de Bongouanou d’ ajouter : « Nous avons refusé d’envoyer un représentant parce que cette loi ne correspond ni à l’esprit, ni à la lettre de la réforme telle que sollicitée. »
Jeudi 18 juillet 2019, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi visant la recomposition de la Commission électorale indépendante. Les députés de l’opposition, notamment des groupes parlementaires PDCI-RDA, Vox Populi et Rassemblement, ont rejeté le projet de loi. Le parti d’ Henri Konan Bédié s’était insurgé contre « le déséquilibre accentué au sein des commissions locales, dans lesquelles d’une part, la société civile n’est pas représentée, mais d’autre part, le parti au pouvoir est surreprésenté par la présence du représentant du préfet ou du sous-préfet ».
Malgré les critiques portées par les opposants ivoiriens, le projet de loi a été voté au Sénat le vendredi 2 août 2019 avec 73 voix pour, 17 contre et zéro abstention. Lundi 5 août 2019, le président Alassane Ouattara a promulgué la loi portant recomposition de la Commission électorale indépendante. L’opposition estime que le chef de l’État a fait fi des recommandations de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), qui enjoignait « l’État de Côte d’Ivoire de reformer sa loi N° 2014 -335 du 5 juin 2014 relative à l’organisation, la composition, les attributions et le fonctionnement de la commission électorale indépendante ».
Le refus d’ Affi N’guessan intervient après la sortie de Moussa Faki, président de la Commission de l’Union africaine, qui avait félicité le gouvernement ivoirien pour la réforme de la CEI.