Après sa rencontre, ce lundi 2 septembre 2019 à Abidjan avec le Ministre d’Etat Hamed Bakayoko, Pascal Affi N’Guessan est en passe de trouver un accord avec le gouvernement ivoirien en vue d’une participation à la nouvelle Commission électorale indépendante (CEI). Le faisant, le président d’une frange du FPI prend à contre-pied ses autres camarades de l’opposition qui ont plutôt opté pour le boycott. Et pourtant, l’ancien Premier ministre est à nouveau annoncé à Bruxelles pour une rencontre avec son mentor Laurent Gbagbo.
Pascal Affi N’guessan – Laurent Gbagbo, la voie du non-retour ?
21 mars 2019, la rencontre annoncée en grande pompe entre Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan n’a finalement pas eu lieu. L’ancien Premier ministre ayant refusé de se plier aux préalables à lui transmis par les émissaires de Gbagbo. L’on croyait alors que le divorce était totalement consommé entre le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) et celui qui apparaissait vraisemblablement comme son dauphin. Que nenni!
Dans une récente interview accordée au confrère Le Progrès, Konaté Navigué, vice-président du FPI tendance Affi N’Guessan, a annoncé une visite du Député de Bongouanou chez le Woody de Mama dans un proche avenir. Ajoutant par ailleurs que les deux camps se livrent à des tractations pour donner une chance de réunification à leur parti, le Front Populaire ivoirien à quelque 13 mois de l’élection présidentielle de 2020.
C’est pourtant dans cette nouvelle dynamique que le Lion de Moronou vient de lâcher du lest dans l’affaire de la réforme de la CEI que l’opposition ivoirienne a décidé de boycotter. À en croire les proches d’Henri Konan Bédié, de Laurent Gbagbo et d’autres formations de l’opposition, la nouvelle loi promulguée par Alassane Ouattara n’est pas en conformité avec les orientations données par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).
Le fait de concocter un projet accord avec les autorités ivoiriennes à propos de la composition de la Commission électorale indépendante, là où les opposants réclament une réforme complète de cette institution, place Affi N’Guessan dans une sorte de défiance voire de rupture totale avec le contre-pouvoir. Cette façon de se désolidariser des autres opposants pourrait s’apparenter en un coup de poignard qu’il porte à l’opposition.
En pareille occurrence, l’on s’interroge si Laurent Gbagbo acceptera de recevoir Pascal Affi N’Guessan qui vient vraisemblablement de se tirer une balle dans les pieds.