Jean Bonin, juriste de formation et Secrétaire général adjoint du Front populaire ivoirien, tendance Pascal Affi N’guessan, s’en est vigoureusement pris au Pr Maurice Kakou Guikahué, secretaire exécutif du PDCI-RDA, qui, dans une déclaration publiée mercredi 04 septembre 2019, a porté de « graves accusations » contre le député de Bongouanou
Jean Bonin, proche d’ Affi N’guessan s’en prend vigoureusement à Guikahué
» Le PDCI que nous avons jusque-là connu était un parti nourri des valeurs de paix, de dialogue et de tolérance. Autant de valeurs dont s’enorgueillissait le père fondateur, lui-même imbibé d’un certain esprit Akan qui prône la recherche permanente du compromis en vue d’éviter la chienlit, dont Félix Houphouët-Boigny répétait à satiété à qui voulait l’entendre « je préfère l’injustice au désordre ».
Force est de constater qu’avec Guikakahué comme Secrétaire Exécutif, le PDCI, parti qui véhiculait une image de paix, a perdu ces valeurs. Guikahué préfère nettement le désordre à l’injustice, la confrontation au dialogue, la poubelle des propos orduriers à la retenue. Analysons.
Dans un communiqué qu’il a publié le 5 septembre dernier, truffé de contrevérités, notamment sur l’auteur de l’initiative de la plateforme de l’opposition qu’il attribue malhonnêtement à Bedié, il conclu en se demandant si Affi Nguessan était encore digne de confiance. Le crime du président Affi : avoir entamé des négociations avec le pouvoir sans l’aval du PDCI.
Faut-il en rire ou en pleurer quand, tous, nous connaissons l’histoire personnelle de Maurice, cet ex-ministre de la santé, expert en surfacturations et malversations en tout genre. Maurice est le seul individu dans l’histoire contemporaine de notre pays à avoir donné l’occasion à l’Union européenne (Ue) de rompre toute coopération financière avec la Côte d’Ivoire. Et contre toute attente, c’est cet indélicat individu qui s’interroge sur la probité du président Affi qui, contrairement à Guikahué, n’a jamais été impliqué dans une quelconque affaire de surfacturation ni n’a été éjecté d’un gouvernement pour malversations.
La jeune génération ne sait peut-être pas qui est Guikahué. Il importe donc de le dévoiler aux yeux de tous. Henri Konan Bedié, alors président de la Côte d’Ivoire a chassé de son gouvernement son ministre de la santé, Maurice Guikahué, le 10 août 1999 suite à un audit des comptes du ministère de la santé diligenté par des experts de l’Union européenne qui a révélé des détournements de fonds de l’ordre de 180 millions de FCFA.
On apprend notamment dans le rapport d’audit qu’un pèse-bébé, d’un prix de 202 F avait été facturé 12 900 F. Ce vol était d’autant plus choquant qu’il portait sur des fonds prévus pour la lutte contre le sida et la mortalité infantile. Intervenant en pompier, le ministre de l’économie et des finances d’alors, Niamien N’goran, s’était engagé devant les bailleurs de fonds européens à rembourser les fonds détournés par M. Guikahué et son équipe.
C’est ce détourneur patenté de fonds publics internationaux qui est aujourd’hui aux commandes du PDCI et qui, pour séduire les GOR, croît devoir en découdre avec Affi N’guessan alors que ce dernier l’ignore royalement. C’est cet homme en conflit avec la bonne gouvernance et sa propre conscience qui se donne pour mission de désanoblir le PDCI.
J’ai beaucoup de respect pour le PDCI, certains de ses cadres de grande valeur et ses militants. À contrario, je n’en ai aucune pour Maurice qui m’apparaît trop vindicatif pour pouvoir occuper avec responsabilité le poste de Secrétaire Exécutif d’un parti tel que le PDCI. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que la veste est bien trop grande pour cet émotif septuagénaire qui veut diriger le PDCI comme un syndicat estudiantin ou une gare de Gnanbros.
Alphonse Djédjé Mady ou Laurent Dona Fologo ont tenu ce poste avec brio, intelligence et retenue. Ils n’étaient pas aussi excités que Guikahué, qui en réalité cherche par son activisme fougueux à se positionner en successeur de Bedié et pourquoi pas constituer le plan B du PDCI au cas où le sphinx de Daoukro ne serait pas, pour une raison ou une autre, le candidat du parti.
Comparez la classe d’un Thierry Tanoh, Jean-Louis Billon, Akossy Bendjo, Yasmine Ouegnin ou d’un Jean-Louis Billon et vous verrez à quel point Maurice Guikahué est un gringalet politique.
Sans rancune…
Jean Bonin
Juriste
Citoyen ivoirien