Dans une allocution radio-diffusée mardi 10 septembre 2019, le président camerounais Paul Biya s’est (enfin) prononcé solennellement sur la crise qui secoue les deux régions anglophones du pays.
Paul Biya prêt à négocier avec les séparatistes.
Mardi soir, les Camerounais ont retenu leur souffle comme rarement devant leurs écrans de télévision. Pour cause, leur président Paul Biya a prononcé un discours tant attendu par bon nombre de ses compatriotes.
Si d’aucuns ont pronostiqué la démission du chef de l’Etat camerounais, celui-ci a profité de cette rare prise de parole publique pour se prononcer sur la crise anglophone qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Pendant trente minutes, Paul Biya est revenu sur les causes de cette tension, les propositions faites jusqu’ici pour en sortir et même les concessions faites par les autorités camerounais.
Alors que les conflits s’intensifient dans ces régions et que de milliers de personnes accourent vers les autres régions, Paul Biya lance un dernier joker. Dans son allocution de mardi, le leader camerounais annonce un dialogue national avec les séparatistes. « J’ai décidé de convoquer dès la fin du mois en cours un grand dialogue national », a indiqué le président en poste depuis 1982.
Ce dialogue avait déjà été proposé par le leader des sécessionnistes Sisiku Ayuk Tabe. Mais contrairement au leader sépartiste condamné à la prison à vie, Paul Biya veut que ce dialogue n’entrave pas à la forme de l’Etat unitaire. La proposition d’Ayuk Tabe a toujours répugné Yaoundé parce que celle-ci ne devait qu’aboutir à la sédition du Cameroun, chose que n’envisagent pas les autorités camerounaises.