Dans un entretien accordé à un journal gabonais, Yéo Sihifowa dénonce ses conditions de détention. Cet informaticien ivoirien est emprisonné depuis trois ans au Gabon.
Le témoignage de l’Ivoirien Yéo Sihifowa détenu dans une prison gabonaise.
Oublié lors de la dernière vague d’aminsitie décidée par la justice gabonaise, Yéo Sihifowa croupit encore dans les geôles de Libreville. Interrogé par La Loupe, l’informaticien ivoirien raconte son calvaire.
Yéo Sihifowa se présente comme « l’esclave » des autres prisonniers. L’Ivoirien raconte qu’il se soustrait à multiples humiliations pour se nourrir. Le prisonnier assure la plupart des corvées allant du nettoyage du quartier de la détention aux lieux d’aisance à la vaisselle. Il doit également puiser de l’eau pour les autres détenus. Il voile à peine sa jalousie face au traitement que reçoivent les autres prisonniers.
Ces derniers bénéficient de l’aide de leurs proches, chose dont n’a pas accès Yéo Sihifowa. « Je n’ai aucun soutien depuis trois ans. Pas de parents pas d’amis pour manger ici. Je dois travailler pour d’autres détenus qui reçoivent au quotidien le soutien de leurs parents », a-t-il confié selon les propos rapportés par l’hebdomadaire gabonais.
L’informaticien ivoirien avait été arrêté en 2016 lors de la crise post-électorale au Gabon. Les autorités gabonaises l’accusent d’être à la solde de Jean Ping, candidat malheureux à la présidentielle. Il avait d’abord été inculpé pour des faits « d’atteinte à la sureté de l’État » avant de voir le chef d’accusation être requalifié en « falsification, publication de faux résultats et trouble à l’ordre public ».