17 ans après le coup d’État manqué qui s’est mué en rébellion armée en Côte d’Ivoire, Guillaume Soro et ses camarades semblent désormais garder un souvenir amer.
Guillaume Soro et ses camarades regrettent « amèrement » la nuit du 19 septembre 2002
Les discours ne sont plus les mêmes 17 années après la sanglante nuit du 19 septembre 2002. Cette nuit, une tentative de coup d’État, revendiquée par l’ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire, et des soldats déserteurs de l’armée ivoirienne, donnera lieu à 10 années de rébellion armée.
Le crépitement des armes venait ainsi d’être préféré au « dialogue républicain », dans leur objectif, disaient-ils, de lutter pour l’accession de la « démocratie » et de l' »égalité des droits » entre les Ivoiriens du « nord et ceux originaires du sud de la Côte d’Ivoire.
Une grosse désillusion, peut-on le dire, puisque les « héros » d’hier de cette sombre page de l’histoire de la Côte d’Ivoire s’en mordent aujourd’hui publiquement les doigts. Lequel regret qu’ils n’hésitent souvent pas à traduire amèrement.
« J’ai honte. Je ne savais pas que le combat que nous menions, c’était pour venir au pouvoir et faire ce que nous sommes en train de faire. J’ai vraiment honte (…) », avait exprimé l’ancien homme fort de la rébellion du MPCI lors d’un meeting à Katiola le 18 mai 2019.
C’est un secret de polichinelle, Guillaume Soro fut l’un des principaux artisans de l’accession au pouvoir de l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara. « Si Alassane Ouattara est au pouvoir, c’est grâce à notre combat », se plaisent souvent à rappeler les partisans de l’ancien patron du parlement ivoirien.
Pis, ils ne manquent aucune occasion pour sévèrement critiquer les « écarts » du régime actuel et surtout ceux relatifs à la réconciliation nationale et la gestion des affaires publiques.
L’appel au Pardon et à la réconciliation nationale de Guillaume Soro
De l’idylle, Guillaume Soro est entré en disgrâce avec ses anciens alliés du Rassemblement des républicains. L’ancien chef du parlement ivoirien et son mentor Alassane Ouattara ne sont plus en de bons termes. Et Guillaume Soro qui milite depuis lors à l’opposition, arbore désormais la tunique d’un apôtre de paix et de réconciliation nationale.
« Il y a 17 ans, éclatait le soulèvement militaire du 19 septembre 2002. Au cours de cette pénible période, notre pays a été endeuillé. Des familles ont perdu des êtres chers. Des épouses ont perdu leurs époux. Des enfants ont perdu leurs pères. L’État a perdu des serviteurs et non des moindres », s’est souvenu l’ancien secrétaire général des Forces nouvelles en ce jour commémoratif du 17e anniversaire de la tragique nuit du 19 septembre 2002.
Au nom de ses camarades de lutte, Guillaume Soro demande « un Pardon sincère » à toutes les victimes de cette page noire de l’histoire de la Côte d’Ivoire. « Au nom de mes compagnons de lutte, je renouvelle mes vives condoléances à toutes les familles endeuillées et j’implore la grâce de Dieu sur notre pays. Je réitère le Pardon sincère que je n’ai cessé de prôner, et j’appelle tous les acteurs et coauteurs qui se reconnaitraient, à en faire de même », a t-il imploré.
Guillaume Soro, faut-il le rappeler, est un sérieux prétendant à la future élection présidentielle d’octobre 2019.