Henriette Lagou fait partie des quinze membres de la Commission électorale indépendante (CEI) nommés par Alassane Ouattara, le mercredi 25 septembre 2019, à l’issue d’un Conseil des ministres qui s’est tenu à Dimbokro, dans le centre-est de la Côte d’Ivoire. Cependant, la présence de l’ex-proche de Laurent Gbagbo au sein de la structure jadis présidée par Youssouf Bakayoko suscite une vive réaction de l’opposition.
Henriette Lagou se défend face aux critiques de l’opposition
La nomination d’ Henriette Lagou en tant que membre de la Commission électorale indépendante, au compte de l’opposition ivoirienne, a du mal à être acceptée. La présidente de Renouveau pour la Paix et la Concorde (RPC-PAIX), un parti politique centriste, est taxée d’être proche d’ Alassane Ouattara. En effet, Henriette Lagou, invitée sur les antennes de la télévision nationale, en juin 2019, avait clairement donné les raisons qui l’ont amenée à rejoindre le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
« Je ne viens pas au RHDP pour un poste ministériel », avait souligné l’initiatrice du mouvement « Deux millions de filles pour Gbagbo » à l’émission Instant Vérité. Notons qu’elle avait fondé ce mouvement après avoir été radiée par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) en 2001. Henriette Lagou avait ajouté que « le RCP a été créé le 11 novembre 2011, au moment où on était au plus haut point de la crise ivoirienne. Et la Côte d’Ivoire cherchait la stabilité. Par notre idéologie et les valeurs qui nous incarnent, aujourd’hui nous déposons nos valises au RHDP parce que nous avons compris que la Côte d’Ivoire a besoin de tous ses enfants. Vous savez l’horizon 2020, n’est pas très clair donc, nous devons participer au fait que la Côte d’Ivoire retrouve la paix. »
Ce sont ces propos de l’ex-proche d’ Henri Konan Bédié qui amènent les opposants ivoiriens à dénoncer sa nomination au sein de la CEI en tant que représentante de l’opposition. Henriette Lagou a réagi face à ces accusations portées contre sa personne. « Je suis sereine. Je travaillerai de façon impartiale pour la Côte d’Ivoire », a-t-elle confié à Alerte Info. Elle a demandé « qu’on arrête de taxer même ces 15 personnalités ». « Je suis de l’opposition. J’ai un parti qui n’appartient pas au pouvoir », s’est-elle justifiée.
Les membres de la CEI ont prêté serment le vendredi 27 septembre 2019 devant la Cour du Conseil constitutionnelle.