Comme redouté par bon nombre d’observateurs de la vie politique ivoirienne, le magistrat Coulibaly Kuibert a été porté à la tête de la nouvelle CEI, au grand dam de Pascal Affi N’guessan et des organisations de la société civile qui espéraient un tout autre choix.
Présidence de la CEI: Affi N’guessan et les autres se font désillusionner
Comme annoncé par le chef de l’Etat Alassane Ouattara, le vendredi dernier, les nouveaux membres de la commission centrale de la Commission électorale indépendante (CEI) ont élu leur président, lundi 30 septembre 2019. Sans surprise, le magistrat Coulibaly Kuibert a été porté à la tête de l’institution au grand désarroi de Pascal Affi N’guessan et de certains membres de l’institution qui, semble-t-il, penchaient pour une autre personnalité.
Ce juge hors hiérarchie nommé au sein de la commission centrale pour le compte du Conseil supérieur de la magistrature, se trouve être non seulement le Secrétaire Général du Conseil Constitutionnel mais aussi et surtout l’homme de main de l’actuel président du Conseil constitutionnel, Koné Mamadou.
De quoi susciter des interrogations auprès de bon nombre d’acteurs de la vie politique ivoirienne. « Il apparait clairement que Coulibaly Kuibert, même si sa compétence n’est pas mise en cause, son indépendance l’est. Comment pourrait-il s’affranchir du devoir de gratitude vis-à-vis de son mentor et bienfaiteur ? Les signaux inclinent à dire que ce n’est pas possible. Ainsi, le conseil constitutionnel et la CEI seront toutes les deux aux mains du Rhdp. On comprend alors nettement la thèse ‘’tout est bouclé et géré’’ », se désolait récemment un observateur.
Debut septembre 2019, à l’issue d’une rencontre avec le ministre Hamed Bakayoko, Affi N’Guessan se rejouissait du fait qu’un compromis avait été trouvé entre l’opposition dont-il se reclame et le gouvernement sur la question de la présidence de la commission électorale independante. Lequel accord portait sur la désignation d’un président « consensuel » pour la nouvelle CEI et la possibilité de donner une place de choix à l’opposition dans le nouveau bureau de l’institution.
«Le nouveau président de la CEI devrait être choisi en concertation avec l’opposition de manière à ce que ce soit une personnalité non marquée politiquement et ensuite que l’opposition puisse bénéficier d’un poste de vice-président dans le bureau et également que ce schéma soit reconduit au niveau des commissions locales », avait-il lâché à la presse.