La condamnation du vice-président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, Jacques Mangoua, prononcée par le tribunal de première instance de Bouaké, suscite de vives réactions dans l’opinion.
«Affaire Jacques Mangoua» : Le procureur Kone Braman prévient « Nul n’est au-dessus de la loi »
En première ligne, la quasi-totalité des formations politiques membres de l’opposition significative dont le PDCI-RDA qui dénonçait un procès « inique » et «abscons » «qui s’est déroulé dans une procédure d’une rare rapidité, défiant le bon sens».
Afin de mettre fin à la polémique qui a lieu autour de la condamnation du président du Conseil régional du Gbêkê, Koné Braman, procureur de la République près le tribunal de Bouaké, a tenu à faire des clarifications. «Ce procès n’a rien de politique. Il ne s’agit nullement d’une affaire politique. Ce n’est pas parce que M. Mangoua est un acteur politique qu’on va faire la qualification en fonction de cela», a indiqué le procureur Koné barman, dimanche 6 octobre 2019, sur les antennes de la RTI.
Aussi, a-t-il tenu à rassurer sur l’engagement de son parquet à poursuivre tout contrevenant, peu importe son obédience religieuse, politique ou ethnique, se rendant responsable de détentions d’armes ou de munitions sans avoir au préalable une autorisation de l’autorité administrative compétente. «Le parquet n’hésitera pas à interpeller la personne et la traduire devant la justice pour que la loi soit appliquée », a-t-il argué non sans rappeler que «nul n’est au-dessus de la loi ».
Pour rappel, 991 minutions d’armes de guerre, 44 machettes et des cartouches de calibres 12 avaient été découvertes au domicile de Jacques Mangoua à N’guessankro, son village natal. Interpellé le vendredi 27 septembre 2019, le président du Conseil régional du Gbêkê a été aussitôt placé sous mandat de dépôt avant d’être jugé et condamné 6 jours plus tard à 5 ans de prison ferme. À en croire le procureur, l’accusé Jacques Mangoua a été incapable de fournir lors de son procès, les preuves de son innocence.
«ll ne s’agit pas d’un procès expéditif parce que tout le long de la garde à vue, il appartenait à M. Mangoua d’apporter la preuve. Le procureur de la République, sur la base du code de procédure pénale, a des pouvoirs qui lui permettent de choisir le mode de poursuite qui sied par rapport aux faits. Or en l’espèce, il n’y avait rien d’autre à vérifier durant toute la période de la gare à vue », a expliqué le procureur Koné Braman.