Vincent Toh Bi Irié est au four et au moulin pour faire d’Abidjan, le Département dont il a la charge, un véritable havre de paix, où il fait bon vivre. Dans l’une de ses nombreuses visites surprises dans un sous-quartier de la capitale économique ivoirienne, le Préfet d’Abidjan fait la découverte d’un endroit insolite d’intoxication de ses administrés.
Vincent Toh Bi, retour sur les traces de son enfance
« TCHAI, VOUS NOUS FAITES MANGER CONORI A ABIDJAN ICI DEH !!! » *
« Avant-hier, je suis allé dans un quartier d’Abidjan pour m’assurer que la saison des pluies n’a pas perturbé la vie sociale là-bas. Comme c’est un quartier pauvre et menacé, certains services m’ont alerté sur le risque de contagion par certaines maladies.
J’étais allé sensibiliser dans ce quartier il y a plusieurs mois et vous aviez abondamment commenté ce post, en raison de l’insalubrité écœurante.
Vous savez, quand vous nous voyez courir partout avant et pendant la saison des pluies, ce n’est pas seulement à cause de la montée des eaux et des maisons qui s’écroulent.
La saison des pluies a de graves conséquences sociales, sécuritaires, financières, politiques et surtout de graves conséquences sur la santé publique.
La propagation de la maladie seule pendant la saison des pluies peut causer 100 fois plus de victimes que les écroulements de maisons.
Tout ce français ci-dessus pour vous faire comprendre simplement pourquoi le Gouvernement, se souciant de ses populations, déploie autant d’énergie à chaque saison et entre saisons de pluies. Il faut donc écouter nos messages de sensibilisation.
Revenons au quartier précaire que j’ai visité avant hier. Je fais du porte à porte et j’arrive dans une vaste cour où je vois des gens sécher de la viande à l’air libre. D’autres préparent sur des broches des « sogo ni brou » vendus au marché à la sauvette.
De gosses mouches noires dodues se mêlent aux mains sales des gars qui travaillent la viande. De l’eau sale et noire coulent sous les tables. Mes collaborateurs et moi avons vu de gros margouillats se balader sur la viande qui séchait au soleil sur des tables trop sales.
Surpris par mon arrivée dans les lieux, le patron m’offre généreusement un peu de viande infectée.
Tchiaaaa, mon estomac a failli sortir. Bârâ là aussi n’est pas facile oh ! Subir tout ça !
Sérieux, les gars, les services d’hygiène et de l’environnement que j’ai alertés vont fermer ce coin. C’est pour votre propre santé. Ne vous fâchez pas.
Ce n’est pas parce que y a galère qu’on va manger viande infectée comme ça vis à vis. Si on ne mange pas cette viande la seule, on ne va pas mourir. Nous on prend nos responsabilités, on va fermer.
Comme un internaute a une fois commenté sur ma page, il ne faut pas confondre pauvreté et saleté.
Ça c’est de l’incivisme alimentaire. Vous voyez l’incivisme nous suit partout. Ce n’est pas normal. Ressaisissons-nous.
Quand j’étais Élève, j’ai habité ce quartier précaire. Quand je pense que je dabassais cette viande grave sans savoir d’où ça venait. Hé. !!
Vraiment y a un Dieu pour les pauvres deh, sinon nous on avait dja depuis ….
C’est pourquoi on doit empêcher les autres de dja par ignorance et par inaction.
* Monsieur, vous nous faites manger vraiment n’importe quoi à Abidjan ! »
VINCENT TOH BI IRIÉ