Dr Assoa Adou, secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), revélé, samedi 19 octobre 2019, les motivations réelles du rapprochement qui a lieu entre le parti démocratique de Côte d’Ivoire PDCI-RDA et le FPI, deux formations politiques que l’on sait diamétralement opposées du point de vue idéologique.
Ci-dessous l’intégralité du discours du secrétaire général du FPI, Assoa Adou
Il y a seulement une semaine, soit le vendredi 11 octobre dernier, que je suis rentré de Bruxelles où réside Son Excellence, le Président Laurent Gbagbo. Il m’a chargé d’effectuer ce déplacement avec une forte délégation de son parti, le FPI, et de vous transmettre, de vive voix, ses salutations fraternelles.
Le président Laurent Gbagbo suit avec une attention soutenue l’évolution du rapprochement entre le PDCI-RDA et le FPI, dans le cadre de la mobilisation des populations en faveur de la réconciliation nationale et de la paix durable en Côte d’Ivoire.
C’est pourquoi il m’a aussi chargé de vous transmettre ses chaleureuses félicitations pour votre mobilisation exceptionnelle lors du Giga Meeting conjoint du PDCI et du FPI, le 14 septembre dernier, au Parc des sports de Treichville.
Par cette grande mobilisation, vous avez donné la preuve que l’appel conjoint pour la paix, lancé depuis Bruxelles, le 29 juillet 2019, par les présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié a été parfaitement entendu.
Cet appel historique, porteur de tous les espoirs pour le peuple de Côte d’Ivoire est certes l’œuvre de deux grands visionnaires, deux amoureux de ce pays, mais il n’a été possible que grâce au déplacement qu’il a personnellement effectué à Bruxelles ce 29 juillet 2019, j’ai nommé Son Excellence le Président Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA.
Ce déplacement, emprunt de fraternité et de solidarité était tant chargé de bien d’autres valeurs africaines qu’il a achevé de convaincre le président Laurent Gbagbo de la grandeur d’esprit et de l’effort de dépassement de soi pour la Patrie dont a fait preuve Son Excellence, le Président Henri Konan Bédié à qui je rends ici un hommage appuyé pour avoir pris le pari de sauver la Côte d’Ivoire avec son jeune frère, Son Excellence, le Président Laurent Gbagbo.
Merci et mille fois merci monsieur le président pour la trajectoire de la réconciliation et de la paix que vous avez accepté de tracer avec le Président Laurent Gbagbo dont vous n’avez de cesse de réclamer le retour parmi nous, en Côte d’Ivoire.
Je voudrais, par la même occasion, saluer et encourager personnellement un homme dont le courage et la détermination ne sont plus à démontrer et qui s’est investi, corps et âme, dans ce rapprochement entre le PDCI-RDA et le FPI, le Pr Maurice Kacou Guikahué, Secrétaire Exécutif en chef du PDCI-RDA.
Merci cher frère pour l’énorme travail abattu sur instruction du président Bédié et qui nous vaut aujourd’hui de vivre, avec espérance et allégresse, ce rapprochement que certains veulent réduire à une simple visée électoraliste, alors même que les enjeux vont au-delà.
Il s’agit, en effet, d’abord et avant tout, de sauver la Côte d’Ivoire du chao dans lequel les gouvernants actuels veulent l’enfermer. C’est pourquoi, du haut de cette tribune, je voudrais réitérer l’appel du Front Populaire Ivoirien à tous ceux qui hésitent, à nous rejoindre dans cette bataille pour la réconciliation et pour le retour du président Laurent Gbagbo, afin que nous dessinions ensemble les contours d’une nouvelle Côte d’Ivoire, le pays de la vraie fraternité.
Mesdames et messieurs,
Hier nous étions ensemble au Parc des sports de Treichville, à quelques encablures de l’Etoile du Sud où le président Houphouët-Boigny a jeté les bases de ce grand parti qu’est le PDCI-RDA.
Aujourd’hui, nous voici sur la terre natale du premier président de la Côte d’Ivoire pour un hommage à la mémoire de ce grand homme de paix dont je salue l’anniversaire de naissance, célébré hier18 octobre.
Le Front Populaire Ivoirien, est venu apporter son soutien à la célébration de la paix dont les ivoiriens ont vraiment soif.
La paix par la vraie réconciliation nationale est devenue aujourd’hui pour notre pays ce qu’est l’oxygène au corps humain. Il nous faut l’obtenir pour notre survie collective, pour la stabilité de la Côte d’Ivoire, notre patrimoine commun, mais surtout pour garantir l’avenir de nos enfants.
Nous devons obtenir la paix par la réconciliation pour mettre la Côte d’Ivoire à l’abri des coups d’Etat et des rebellions qui endeuillent inutilement des milliers de familles ivoiriennes ;
Nous devons obtenir la paix pour épargner à la Côte d’Ivoire des pratiques anti-démocratiques qui se traduisent chaque jour par la traque et l’emprisonnement, tous azimuts, des opposants ; par des chantages et autres intimidations exercées sur les cadres de l’opposition ; par le rattrapage ethnique devenu le critère de l’ascension sociale ;
Nous devons obtenir la paix par la réconciliation nationale pour mettre définitivement un terme aux phénomènes « des microbes, des gnambro et des dozo » qui polluent la vie des ivoiriens du fait de l’insécurité permanente qu’ils créent ;
Nous devons obtenir la paix par la réconciliation nationale pour garantir à notre pays un cadre de fonctionnement démocratique de nos institutions républicaines qui doivent être au service de tous les ivoiriens et non à la solde d’un groupement politique au pouvoir ;
Nous devons obtenir la paix par la réconciliation nationale pour éviter à notre cher pays la corruption généralisée et le détournement des deniers publics dont les conséquences visibles sont la dégradation continuelle de ses infrastructures, routières, scolaires, sanitaires et économiques ;
Nous devons obtenir la paix par la réconciliation nationale pour éviter à nos jeunes qui, fuyant la misère dans leur pays, s’engagent dans l’immigration clandestine où ils meurent par centaines de milliers dans la méditerranée et dans les différents déserts africains ;
Nous devons obtenir la paix par la réconciliation pour garantir aux ivoiriens le droit de choisir librement leurs représentants par des élections transparentes, équitables et démocratiques, avec une institution en charge de l’organisation desdites élections qui soit l’émanation d’un large consens de toutes les parties prenantes ;
Bref, nous devons nous mobiliser davantage pour la paix par la réconciliation nationale pour recoller ensembles les morceaux du tissu social parti en lambeaux depuis la guerre postélectorale de 2011.
Les ivoiriens doivent cesser de se regarder en chien de faïence et se remettre au travail, au service de leur pays, dans un cadre apaisé, un cadre de fraternité retrouvée où l’ethnie ou la région ne doivent plus être des obstacles dans les rapports entre les citoyens.
Les récents conflits intercommunautaires survenus notamment à Béoumi et dans bien d’autres contrées au cours de cette année, sont là pour nous interpeller sur notre responsabilité collective et individuelle à œuvrer inlassablement et sans relâche pour le retour définitif de la paix. C’est donc l’affaire de toutes les filles et de tous les fils de ce pays, sans exclusive.
C’est pourquoi, notre mobilisation pour la réconciliation nationale doit se traduire aussi par notre engagement à exiger et à obtenir le retour du président Lauren Gbagbo, du ministre Charles Blé Goudé, la libération de tous les prisonniers politiques civils et militaires et le retour de tous les exilés en Côte d’Ivoire, afin que nous parachevions ensemble et dans une unité retrouvée, la paix, condition indispensable au développement de la Côte d’Ivoire que nous avons le devoir de sauver.
Mesdames et Messieurs
Les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo ont tracé, avec courage, détermination et amour pour leur pays, les sillons de la réconciliation et de la paix. Entrons, à notre tour, sans hésitation aucune, dans ces voies qui nous sont tracées pour sauver ensemble notre belle Côte d’Ivoire qui nous appelle au secours.
Vive la réconciliation nationale pour que vive la Côte d’Ivoire unie, prospère et solidaire !
Je vous remercie
Dr ASSOA Adou
Secrétaire Général du FPI