La suite de l’interview accordée par Charles Blé Goudé à une télévision burkinabè a été publiée, ce dimanche, sur les réseaux sociaux. Le président du Cojep qui redoute une crise prochaine en Côte d’Ivoire, indique toutefois qu’il ne souhaite pas qu’Alassane Ouattara ou un autre de ses proches, soient transférés à la Cour pénale internationale.
Blé Goudé à Ouattara « Nous ne sommes pas obligés de nous battre »
À en croire Charles Blé Goudé, « La Côte d’Ivoire avance inexorablement vers une autre crise postélectorale ». L’ancien leader de la défunte galaxie patriotique en veut pour preuves les tensions entre les acteurs politiques ivoiriens qui ont cours ces derniers temps dans son pays. Il appelle donc ses compatriotes à « savoir lire la météo politique pour ne pas que les intempéries les surprennent. »
Cette recommandation du président du COJEP est d’autant plus nécessaire que l’actuelle recomposition du paysage politique augure d’un lendemain quasi électrique entre les différents adversaires politiques au pays de Félix Houphouët-Boigny. À ceux du RHDP unifié qui soutiennent que « Tout est bouclé », « Tout est géré », Blé Goudé Charles attire l’attention afin de « tirer les leçons de ce qui est arrivé » pour éviter que la Côte d’Ivoire ne replonge dans les travers du passé.
Avec les discussions qui achoppent entre pouvoir et opposition en Côte d’Ivoire à propos de la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), l’ancien ministre de la Jeunesse de Gbagbo redoute les ingrédients d’une nouvelle crise politique. « Si rien n’est fait, peut-être que ce que vous vivez aujourd’hui, d’autres vont subir le même sort demain », questionna un journaliste burkinabè.
« C’est-à-dire… » interrogea Blé Goudé, pour amener le journaliste à préciser ses pensées. Le confrère poursuivit donc : « C’est-à-dire que quelqu’un du camp Ouattara ou même Alassane, peut se retrouver, pourquoi pas à La Haye. On ne sait jamais. » « Ce n’est pas mon souhait », rétorqua l’ancien codétenu de Laurent Gbagbo à la prison de Scheveningen, à La Haye.
Avant d’ajouter : « Moi, je souhaite qu’on fasse en sorte qu’aucun Ivoirien n’arrive ici à La Haye. Je pense que c’est même une honte pour l’Afrique de ce que nous ne sommes pas à même d’apporter des solutions à nos problèmes. »
Poursuivant, il s’interroge : « Est-ce que nous sommes obligés de nous battre ? Est-ce que nous sommes obligés de nous entretuer pour nous faire juger soit à La Haye ou ailleurs ? »
Il conseille cependant de « tirer les leçons de ce qu’on a vécu et de prendre de la hauteur. »
Le Président Alassane Ouattara, faut-il le rappeler, a décidé qu’il n’enverrait plus d’Ivoirien à la Cour pénale internationale. En dépit des pressions exercées par cette cour de justice internationale, le président ivoirien reste intransigeant sur le cas Simone Gbagbo.