Comme elle l’a fait pour d’autres cadres du FPI rentrés d’exil, Simone Gbagbo a raccompagné Léon Emmanuel Monnet à Adzopé, sa localité. Depuis la capitale de la région de la Mé, l’ancienne première dame a tiré la sonnette d’alarme à propos des dangers qui guettent la Côte d’Ivoire.
Simone Gbagbo « On va perdre notre pays »
La Côte d’Ivoire a connu une décennie de crise militaro-politique qui s’est achevée dans une crise postélectorale particulièrement meurtrière (3 000 morts selon le bilan officiel). Les Ivoiriens n’ont cependant pas fait table rase du passé à travers un bon processus de réconciliation. De même, le paysage politique actuel fait redouter une autre crise à l’horizon, d’autant plus que les acteurs politiques ivoiriens sont encore divisés sur des questions essentielles, notamment la réconciliation nationale, la réforme de la CEI, qui engagent la stabilité du pays.
Aussi, Simone Gbagbo qui s’est posée en véritable apôtre de la réconciliation depuis sa sortie de prison à la suite de l’amnistie à elle accordée par le Président Alassane Ouattara, n’a pas dérogé à son engagement. À Adzopé où elle a raccompagné Léon Emmanuel Monnet, ancien ministre des Mines et de l’Énergie sous Laurent Gbagbo, l’ex Première dame a tenu à interpeller ses compatriotes à propos de l’atmosphère politique que traverse la Côte d’Ivoire.
«En 2020, nous serons candidats à toutes les élections présidentielles, municipales et législatives. Si nous allons aux élections en 2020, nous sommes en capacité de gagner les élections à 100%, mais bien avant, il faut revoir cette Commission électorale indépendante (CEI) qui n’est pas propre et juste », a déclaré l’ancienne Députée d’Abobo, avant d’indiquer : « Si l’on rate la réconciliation, on va perdre notre pays et on ne pourra pas le récupérer. » Poursuivant, elle ajoute : « Notre Nation ne doit pas nous être arrachée, notre Nation ne doit pas disparaître. »
Simone Ehivet Gbagbo ajoute par ailleurs que l’ancien Président Laurent Gbagbo, acquitté de « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » par la Cour pénale internationale (CPI), est « en route » et sera bientôt parmi les siens.
Le président Alassane Ouattara a cependant rassuré la population ivoirienne de ce qu’en 2020, « il ne se passera rien », avant de préciser qu’il entend prendre toutes les dispositions sécuritaires nécessaires pour la protection des personnes et des biens durant cette période très sensible.